Charles Aznavour : "Qu'on le laisse partir à l'étranger, c'est sa blessure" avec la France
Marie Drucker, invitée du Soir 3 lundi 1er octobre, a réalisé en 2014 le documentaire "Aznavour". Elle avait retracé avec lui sa vie.
"C'était un enfant d'apatrides. Ses parents avaient des passeports de gens qui n'ont pas de pays", raconte la journaliste Marie Drucker dans le Soir 3 lundi 1er octobre. "C'est un modèle d'intégration. Il avait une exigence, une intransigeance pour la langue française. Il ne supportait pas que les journalistes fassent des fautes de français", ajoute celle qui a coréalisé en 2014 le documentaire Aznavour.
"Son enfance me fascinait, me bouleversait, j'étais prise aux tripes par l'histoire de ce garçon de 9 ans qui a arrêté l'école et qui le soir sillonnait Paris pour aller jouer dans des cabarets et ramener de l'argent à la maison. Il a grandi dans une famille sans le sou, mais avec beaucoup d'amour, de joie, de musique. Il avait faim. Il avait la rage. C’était son moteur", explique-t-elle.
"Il avait faim"
"Les raisons pour lesquelles il a accepté d'être dans notre film, avec Damien Versaemer, sont très floues", déclare la journaliste. "Je crois que c'était le bon moment, peut-être pour raconter tout ça".
"Sa blessure avec la France a été ses démêlés fiscaux. Il a toujours vécu cela comme une grande injustice. Qu'on le laisse partir à l'étranger, qu'on ne l'ait pas retenu, c'est sa blessure", conclut Marie Drucker.
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