Mort de Guy Marchand : cinq chansons incontournables de celui qui rêvait "d'être comme Sinatra"
"Avant d'être acteur, d'être tout ce que vous voulez, je suis un chanteur", confiait Guy Marchand sur le plateau de TV5 Monde , à l'occasion de la sortie de son ultime album en 2020, Né à Belleville. Le comédien, acteur, écrivain et musicien, qui s'est éteint "paisiblement" le vendredi 15 décembre, avait commencé sa carrière artistique par la chanson.
En 1965, la France le découvre ainsi interprétant La Passionata. Celui qui rêvait "d'être comme Sinatra" a découvert le jazz dans le garage de son père. La musique, puis le cinéma, et toujours la musique : Guy Marchand a mené toutes ses carrières de pair au point qu'un comédien lui avait lancé un jour qu'on ne savait pas s'il n'allait pas se mettre à chanter quand on lui donnait la réplique.
L'artiste, disparu à 86 ans, est l'auteur de dix-neuf albums et a signé notamment Destinée, la bande originale de deux comédies françaises iconiques, Le Père Noël est une ordure et Les Sous-doués en vacances. Retour sur cinq titres emblématiques de la carrière musicale de Guy Marchand.
"La Passionata" (1965)
Elle a été écrite en "cinq minutes" alors qu'il était à la Légion étrangère, avait-il confié dans l'émission On est pas couché en 2008. "Conseiller figurant" sur le tournage du film Le Jour le plus long, il fait la connaissance de cascadeurs qui lui permettront d'enregistrer son premier 45 tours chez Eddy Barclay. 300 000 exemplaires de ce disque sont vendus et Guy Marchand se retrouve à l'Olympia "deux mois et demi" après sa sortie.
"Moi, je suis Tango" (1975)
Fan du bandonéoniste argentin Astor Piazzola et de la musique argentine, c'est au téléphone que Guy Marchand lui livre l'adaptation de son Libertango. Il le convaincra de venir enregistrer Moi, je suis Tango à Paris au Studio Hoche.
"Destinée" (1982)
Le titre est doublement emblématique car il est la bande originale de deux comédies françaises phares : Les Sous-doués en vacances (1982), une scène y est conscarée à la chanson, et Le Père Noël est une ordure (1982). Guy Marchand révélait dans l'émission On est pas couché en 2008 que Claude Zidi, le réalisateur du film Les Sous-doués en vacances, leur avait demandé de "faire un tube, mais un saucisson". Ils y réfléchissent avec le compositeur Vladimir Cosma, qui signe la musique de Destinée, et décident de faire "un truc comme L'Eté indien. On a fait L'Eté indien à l'envers (...) On a écrit la plus grosse connerie que l'on pouvait écrire. Et ça a été un énorme succès". "C'est un gag. C'était un gag. J'étais humilié", avait conclu Guy Marchand en riant.
"Hey Crooner" (1977)
Les paroles de Hey Crooner rappellent que Guy Marchand maniait avec subtilité l'art de l'auto-dérision. Le titre est un hommage aux crooners qu'il admirait depuis son enfance et qui l'ont fait rêver. En 2012, dans Chansons de ma jeunesse (son 12e album), l'artiste avait repris quelques standards de la chanson française version jazz.
"Chanteur de charme" (2020)
"Je ne suis qu'un chanteur de charme, sans un regret, sans un remord", dit Guy Marchand dans cette chanson. Il qualifiait ce titre, le dernier de son ultime album, de "testament". Il ne restera rien de moi/ Au loin que l'écho d'une voix/ Comme la musique d'ascenseur d'un vieux crooner", chante-t-il encore.
Dans cette chanson, il fait un clin d'œil à son album L'Homme qui murmure à l'oreille des femmes, qui lui a valu d'être traité de misogyne, ce dont il s'est toujours défendu. Cette phrase, avec "Merci, Mesdames", est l'une de celles que l'on mettra sur "(sa) tombe", chante-t-il. Dans son livre Carnet d'un chanteur de casino hors saison, il évoquait son rapport aux femmes et rappelait : "J'ai toujours été choisi par les femmes. Celles que j'ai connues, je n'aurais jamais osé les approcher".
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