Musique : avant la reformation d'ABBA, retour sur des come-back pas toujours réussis
Avec l'annonce d’un nouvel album pour novembre, les Suédois d’ABBA entretiennent une tradition vivace dans l'histoire de la musique : l'art du comeback. Beaucoup d'artistes ou de groupes s'y sont essayés, pour le meilleur et pour le pire.
Dans l'art très risqué du come-back, il y a plusieurs cas de figures. Ceux qui cartonnent et ceux qui, au mieux, passent inaperçus. En septembre 2015, Téléphone, ressuscité sous le nom des Insus, retrouve un public surexcité devant les portes du Point Éphémère, une toute petite salle à Paris. Après trente ans d'absence, le groupe effectue une tournée triomphale dans les plus grands festivals, le tout sans avoir écrit une seule nouvelle chanson. Franc succès.
Dans un autre genre mais également sans nouveau titre, Led Zeppelin se reforme en 2007 pour un soir à Londres, sans le batteur John Bonham, décédé en 1980. Les rockeurs britanniques font littéralement exploser la billetterie et depuis… Plus rien, en dehors des rééditions diverses et variées de la riche discographie du groupe.
Qui dit come-back dit (normalement) nouveaux titres. Le groupe disco ABBA s’est plié à la règle et a annoncé jeudi 2 septembre, après quarante ans d'absence, un nouvel album pour novembre et un concert très spécial l'année prochaine; à Londres. On peut également penser aux retours dans la lumière de Kylie Minogue, de Cher ou Tina Turner à différentes époques, mais toutes ces artistes n'avaient jamais vraiment arrêté. Au contraire de Renaud. En 2016, Phénix marque son retour, dix ans après ses dernières chansons originales. L'album va triompher, la tournée sera bien plus compliquée, avec un chanteur trop affaibli pour convaincre.
Autre triomphe en 2000, après deux décennies de vaches maigres, pour un certain Henri Salvador. Chambre Avec Vue, un album écrit par Keren Ann et Benjamin Biolay, offre un retour au sommet au chanteur de 82 ans.
Idem pour les Américains Pixies, muets de 1993 à 2009 et dont le dernier disque Beneath the Eyrie en 2019 a été plutôt bien accueilli. La bassiste Kim Deal a été remplacée par Paz Lenchantin, originaire d’Argentine, qui a co-signé trois titres.
Parfois, le retour se termine en crash. Les Guns'N'Roses en ont fait la triste expérience. En 2008, le groupe sort Chinese Democracy après quinze ans de travail et 13 millions de dollars de frais d'enregistrement. Franchement pas leur meilleur, et c'est un euphémisme.
Mais la vraie catastrophe, c'est le retour des Stooges en 2007, trente-qautre ans après le chef d'œuvre Raw Power. La bande d'Iggy Pop revient avec The Weirdness, sans convaincre. De quoi freiner les ardeurs des frères Gallagher, qui de toute façon ne se parlent plus, mais dont les retrouvailles au sein d'Oasis sont attendues par des millions de fans depuis leur séparation à Rock en Seine en 2009. Le rêve est encore possible. Ou pas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.