Chili : hommage au chanteur VictorJara, 40 ans après son assassinat par la dictature
"L'assassinat de Victor Jara a été quelque chose de brutal, les artistes ont senti que l'on avait tué l'un des leurs, de manière lâche et cruelle. Notre engagement est de demander justice pour que plus jamais nous ne revivions cette tragédie", a déclaré à l'AFP Köning Gloria, directrice de la Fondation Victor Jara. Avec des milliers d'autres prisonniers politiques arrêtés dans des rafles le jour du putsch, Jara fut détenu dans le plus grand stade de Santiago qui aujourd'hui porte son nom. Là, il fut interrogé, torturé, avant d'être abattu à la mitraillette, son corps criblé de 44 balles, probablement le 15 ou le 16 septembre 1973, après le coup d'Etat du 11.
Torturé et assassiné à 40 ans par la dictature de Pinochet
Membre du Parti communiste chilien, le chanteur-compositeur, auteur de chansons emblématiques comme "Te recuerdo Amanda" ou "El derecho de vivir en paz", était l'un des soutiens de l'Unité Populaire et du président Salvador Allende. "Il avait des hématomes sur le visage, il était pâle et très faible. Il avait le regard perdu", se souvient un de ses compagnons de détention, le journaliste Sergio Gutierrez, dans une interview à un journal chilien. "Regarde mes mains... regarde mes mains... ils me les ont écrasées pour que plus jamais je ne joue de la guitare", tels sont les derniers mots adressés par le chanteur au journaliste. En décembre 2009, des milliers de Chiliens avaient accompagné les obsèques officielles du chanteur, mort à 40 ans, qui avait été inhumé quasiment clandestinement en 1973.
Spectacles et rassemblements
Plusieurs hommages ont été rendus à Victor Jara ces jours dernier, à l'occasion du 40e anniversaire du coup d'État. Plusieurs spectacles autour de sa vie et de ses chansons ont été donnés dans la capitale chilienne. Dimanche, sa famille et ses admirateurs se sont retrouvés au cimetière de Santiago où son corps avait été retrouvé et où doit se construire un monument à sa mémoire.
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