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Djavan revient chanter à Paris : 12 perles du répertoire de la star brésilienne

Célébrissime chanteur, guitariste et songwriter brésilien, Djavan ne s'était pas produit en France depuis 2005. Sa tournée européenne passe par le Casino de Paris lundi soir. L'occasion de réviser quelques classiques.

Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Djavan en concert à Porto, au Portugal, au Coliseu, en juillet 2008 (Rui M Leal / WENN / SIPA)

Après quasiment quinze ans d'absence, Djavan fait son grand retour dans l'Hexagone, pour une seule date, lundi 4 novembre au Casino de Paris. Son dernier concert en France, à la Cité de la Musique à Paris, remonte à 2005. On a du mal à croire qu'il a fêté ses 70 ans cette année.

Avec sa chevelure et son allure éternellement juvéniles, son groove étincelant à la guitare, son goût pour l'improvisation vocale, son style imprégné tant par les musiques du Brésil que par le rock et le jazz, ses mélodies irrésistibles, ses textes imagés oscillant entre poésie et abstraction, Djavan a conquis les Brésiliens voici plus de 40 ans. Au début des années 1980, son premier passage à la télévision française lui a valu de nouveaux admirateurs.

Si Djavan, né Djavan Caetano Viana le 27 janvier 1949 à Maceió, dans l'Est du Brésil, n'hésite pas à reprendre de temps à autre des chansons de ses illustres pairs, de Tom Jobim à Chico Buarque, il demeure avant tout un songwriter aussi prolifique qu'inspiré. Voici douze chansons incontournables - parmi tant d'autres - à commencer par deux tubes de légende.

1Samurai (1982)

Extrait de l'album Luz ("lumière") qui a connu un énorme succès à sa sortie en 1982, l'envoûtante chanson Samurai parle en fait d'amour, d'un guerrier de l'amour qui se retrouve à terre face au pouvoir redoutable de la passion. Djavan a joué de l'ambiguité du titre jusque dans le clip de ce tube sensuel et implacable qui a franchi les mers et les océans. Sur le disque, un invité de prestige, Stevie Wonder, assure les solos à l'harmonica. Beaucoup de Français ont découvert ce jeune homme un samedi soir chez Michel Drucker, probablement en 1983... Ils ne l'ont plus jamais oublié.

2Flor de Lis (1976)

Autre succès intemporel de Djavan, Flor de Lis ("fleur de Lys") est le titre d'ouverture de son premier album A Voz, o Violão, a Música de Djavan (la voix, la guitare, la musique de Djavan) sorti en 1976. Cette chanson, qui parle d'une rupture amoureuse, fut le premier 45 tours extrait de ce disque. Dans la vidéo ci-dessus, l'artiste l'interprète en concert avec le guitariste João Castilho (Djavan ao Vivo, juillet 1999).

3Capim (1982)

Extrait de l'album Luz (1982), Capim ("herbe"), pépite musicale qui parle de nature et de mythes brésiliens de la forêt, illustre parfaitement la griffe de Djavan, adepte des mélodies sophistiquées, de l'improvisation vocale et des rythmiques complexes. Sur la vidéo ci-dessus, il interprête sa chanson à la télévision brésilienne en 1986 avec un invité de marque, le pianiste César Camargo Mariano, qui fut autrefois l'époux et le partenaire à la scène de la légendaire chanteuse Elis Regina.

4Sina (1982)

Avec son texte poétique, Sina ("le destin"), un autre tube de l'album Luz, figure également parmi les classiques du répertoire de Djavan. La chanson est beaucoup plus difficile à placer rythmiquement qu'il n'y paraît à l'écoute, côté refrain notamment. La version live ci-dessus, captée en avril 2011 à Belo Horizonte (Ária ao Vivo), sonne très rock. Sur scène, par le passé, Djavan en a aussi proposé un arrangement plus jazz à grand renfort de cuivres. Dans une version plutôt pop datée de 1983, on peut le voir chanter ce tube aux côtés de Caetano Veloso.

5Nem um Dia (1996)

Nem um Dia ("Pas un jour"), chanson d'amour au texte poignant, est le plus gros succès de l'album Malásia (1996) de Djavan. Illustrée par un beau clip, elle se savoure aussi dans une très belle version live.

6Maçã (1987)

Cette délicieuse samba figure dans l'album Não é Azul, mas é Mar ("Ce n'est pas bleu, mais c'est la mer") lancé en 1987. En novembre 1988, Djavan a présenté Maçã ("Pomme") sur Antenne 2, l'ancêtre de France 2, dans l'émission culte Lunettes noires pour nuits blanches de Thierry Ardisson (dont on entend la voix au début du document). La version vidéo ci-dessus, un beau et délicat guitare-voix, a été captée à Barcelone en 2001.

7Seduzir (1981)

Chanson pop aux accents gospel dans sa version discographique, Seduzir ("Séduire") figure dans l'album éponyme de Djavan sorti en 1981. La vidéo ci-dessus en propose une superbe relecture, tout en swing, raffinée et joyeuse, immortalisée sur scène en 2011 à Belo Horizonte.

8Açai (1982)

Encore un extrait de l'album-phare Luz ("Lumière" - le bien nommé), cette pépite ensorcelante, qui s'ouvre sur une évocation de la "solitude du matin", comprend des références à la culture nordestine incluant les évocations d'une sirène mystique, de la colère d'un requin, entre autres images. Dans l'extrait live ci-dessus (daté de 1986), Djavan chante Açai - c'est le nom d'un arbre du Brésil donnant des baies réputées - sur scène à Los Angeles avec le claviériste uruguayen Hugo Fattoruzo.

9Fato Consumado (1975)

En 1975, Djavan, alors âgé de 26 ans, présente la chanson Fato Consumado ("Fait accompli") au Festival de Nouvelle Musique Brésilienne du groupe de télévision Rede Globo. Le titre atteint la deuxième place du concours, lançant du coup la carrière professionnelle du jeune artiste. L'année suivante, on retrouve la chanson dans son premier album studio, A Voz, o Violão, a Música de Djavan, coproduit par Aloysio de Oliveira, pilier de la musique populaire brésilienne au XXe siècle et partenaire historique de Carmen Miranda et Tom Jobim.

10Faltando um Pedaço (1981)

Lancée par une très belle introduction de guitares, cette balade mélancolique, Faltando um Pedaço ("Pièce manquante"), évocation poétique des affres de l'amour, figure initialement dans l'album Seduzir sorti en 1981. Dans la très belle version live à trois guitares ci-dessus, Djavan l'interprète entouré de deux musiciens : son fils Max Viana (à sa gauche), également chanteur, et le guitariste João Castilho.

11Oceano (1989)

Encore un classique intemporel, une de ces nombreuses chansons que le public brésilien, expressif et participatif, aime chanter en chœur en concert, comme on peut le voir dans le live ci-dessus de 2011. Le titre Oceano est sorti en 1989 dans un album simplement intitulé Djavan. Il en reste la chanson emblématique.

12Vesúvio (2018)

Chanson-titre du dernier album en date lancé en 2018, Vesúvio ("Vésuve") démontre - si l'on en doutait - qu'après des décennies de carrière, Djavan conserve toute son inspiration de songwriter.


Bonus : Djavan et des stars du jazz à la fin des années 80

David Sanborn au saxophone, Marcus Miller à la basse - pour les plus connus du grand public -, mais aussi le percussionniste Don Alias, le guitariste Hiram Bullock, le batteur Omar Hakin et le Français Philippe Saisse aux claviers, tel était le groupe de choc qui entourait Djavan lors d'une soirée mémorable à la télévision américaine, dans l'émission Sunday Night co-animée par Sanborn, quelque part entre 1988 et 1990. Ensemble, ils ont livré à cette époque une version électrisante de la chanson Asa ("Aile"), un titre de l'album Meu Lado (1986).

On aurait pu ajouter tant de merveilles entre MPB (musique populaire brésilienne) et pop comme Esquinas (1984), Linha do Equador (1992, co-écrit avec Caetano Veloso), la samba Avião (1989), Lambada de Serpente (1979), Acelerou (qui a reçu un Latin Grammy Award en 2000), Cara de Índio (1979), son hommage aux Indiens d'Amazonie (évoqué ici), A Ilha (1981), A Rota do Indíviduo (1992), Pétala (1982), ou encore Azul (1999), le très pop Lilás (1984), Boa Noite (1992)... Rendez-vous lundi soir à Paris plus les plus chanceux de ses admirateurs français.

Djavan en concert au Casino de Paris
Lundi 4 novembre 2019, 20H00
> L'agenda-concert de Djavan sur son site

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