Fiesta des Suds à Marseille : une édition 2023 pour pérenniser "le sens de la fête", six semaines après la mort de son fondateur
La Fiesta des Suds, incontournable festival marseillais de l'automne, a été endeuillée par la disparition de Bernard Aubert, qui en était à la fois le fondateur (en 1992) et l'âme, le 13 août dernier à l'âge de 72 ans. Mais pas question de renoncer à la joie. La fête va continuer pour la 32e édition, du 5 au 8 octobre, avec une programmation associant artistes locaux et internationaux et, pour la première fois, une journée entièrement gratuite.
Installée depuis quelques années au bord de la Méditerranée sur l'esplanade J4, devant l'emblématique musée Mucem, la Fiesta des Suds veut "faire perdurer ce qu'elle est devenue", un événement donnant "un vrai sens de la fête", a expliqué lors d'une conférence de presse Nathalie Solia, de la direction du festival.
Avec comme "vraie nouveauté" cette année, une journée en accès libre le dimanche 8 octobre de 12H00 à 19H00, avec animations et concerts d'amateurs, batucada et chœurs, rassemblant élèves d'écoles ou jeunes de quartiers défavorisés de Marseille. Mais aussi un concert du chanteur et rappeur sénégalais Faada Freddy, avec une performance "100% organique", sans instruments mais avec percussions corporelles. "Nous voulons défendre un festival populaire où tous les publics peuvent se rencontrer", souligne Nathalie Solia.
"Une quinzaine de nationalités sur une trentaine de groupes"
Côté soirées nocturnes et payantes (19H00-01H00 du jeudi au samedi), Frédéric André, programmateur du festival, explique avoir voulu "renouer avec un programme plus international, avec une quinzaine de nationalités sur une trentaine de groupes", tout en "donnant sa place à la scène locale, avec quasiment un tiers de groupes locaux" (Médusa, De la Crau, Mystique, Liquid Jane...)
Côté têtes d'affiche, le festival donnera à entendre le trompettiste star franco-libanais Ibrahim Maalouf ou le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly, la chanteuse brésilienne Flavia Coelho ou la pop française de La Femme. Frédéric André a voulu "des artistes qui sont généreux, qui ont des choses à donner, à dire", recherchant notamment les "mélanges de cultures d'origine passées au tamis des cultures modernes".
"Mélange de cultures d'origine au tamis des cultures modernes"
C'est le cas, par exemple, de Chouk Bwa and the Angströmers, association d'un orchestre de transe vaudou haïtien avec un duo électro belge. Dans le même esprit, le festival a invité le collectif Kokoko de Kinshasa (RDCongo), découvert en 2020 dans le film Système K du réalisateur Renaud Barret (qui avait déjà popularisé le Staff Benda Bilili) et qui joue une techno post-punk endiablée sur des instruments fabriqués à partir de pièces de récupération. Ou encore le duo Ladaniva et sa folk aux sons d'Arménie, de la Réunion, des Balkans ou du Moyen-Orient.
Des mélanges qui sont l'essence de la Fiesta, résume Jacques Lantelme, président de l'association Latinissimo, fondatrice du festival, pour qui "écouter la musique des autres c'est apprendre à connaître les autres".
Fiesta des Suds, du 5 au 8 octobre 2023 à Marseille
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