Julien Jâlal Eddine Weiss, serviteur de la musique arabe, est mort
Né le 18 octobre 1953 à Paris d'une mère suisse allemande et d'un père alsacien, Julien Weiss, guitariste de formation classique, était tombé amoureux de la musique arabe en 1976 en découvrant l'Irakien Mounir Bachir, grand maître du oud (luth oriental). Il s'était alors lancé dans l'étude de cet instrument et des lois raffinées régissant la musique micro tonale orientale.
Abandonnant le oud pour le qanûn, sorte de cithare orientale à laquelle il s'était initié auprès de grands maîtres dans divers pays du Moyen-Orient, Julien Weiss avait fondé en 1983 l'ensemble instrumental Al-Kindi conçu comme un takht (regroupement de solistes) consacré à la musique du monde arabe. Il s'était entouré des meilleurs musiciens de Syrie, Tunisie ou d'Irak, et des grandes voix des répertoires classiques traditionnels.
Avec Al-Kindi, il a publié quinze disques et s'est produit sur les grandes scènes mondiales.
En 1995, il avait acquis un palais mamelouk du XIVe siècle au coeur de la vieille ville syrienne d'Alep, dont il avait fait sa résidence, son lieu de travail, et un salon de musique. Depuis 2003 et jusqu'à il y a deux ans, il faisait la navette entre Alep et Istanbul, où il avait une autre de ses résidences, afin d'approfondir les liens qui unissent la musique arabe et ottomane.
Son dernier concert date du 22 mai dernier, au festival Arabesques à Montpellier, avec Al-Kindi et les derviches tourneurs de Damas.
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