Mayra Andrade, la voix du Cap-Vert
Mayra Andrade a 29 ans et déjà 4 albums à son actif. Elle fait partie des grands et sait s’entourer. Pour cet album, elle a fait appel à Benjamin Biolay et à Tété. Les deux compositeurs ont accepté de lui écrire des textes à son image, mélange des genres musicaux et de sonorités. Un album métissé qui surprend car la chanteuse s'éloigne de son registre habituel capverdien.
Reportage : M. Meranville, J-M. Mier, E. Defever, P-M de la Foata
De son enfance, avec des parents diplomates, elle garde le souvenir des voyages et une nature profondément cosmopolite. Mayra jongle avec les langues. Elle évolue entre le Cap Vert, Paris, Lisbonne, le Brésil, Cuba aussi. Ses chansons, elle les interprète en kriolu (créole capverdien), français, portugais, un peu d'anglais mais toujours avec la même sensualité. Une conscience du monde
Elle aurait du naitre au Cap-Vert, mais voilà sa mère enceinte admise dans un hôpital cubain. Une venue au monde qui la plonge directement dans les conflits politiques de l’époque. Née en 1985, c’est au nom d’un accord de coopération entre Cuba et le Cap-Vert que sa mère, qui a une grossesse difficile peut accoucher à La Havane. Castro qui a soutenu l’indépendance du Cap-Vert, facilite l’accès aux soins des capverdiens.
Le conseil de Césaria Evora
Mayra Andrade débute sa carrière très jeune. Celle que l'on présente comme l'héritière de Césaria Evora n'a que 12 ans lorsqu'elle rencontre la diva aux pieds nus pour la première fois. Elle avoue à nos confrères du Monde dans un article paru en novembre 2013 que Césaria Evora lui alors donné un précieux conseil : "Alors n'oublie jamais que c'est le public qui décide s'il te met en haut, ou s'il te laisse tomber". Mayra n'oubliera jamais. C'est peut-être de là que lui vient cette disponibilité et cette humilité.
Toujours dans cette interview, elle raconte comment une autre fois, alors qu'elle était chez Césaria Evora, la diva lui montré un salon où il se trouvait tous ses disques d'or et ses prix. Elle se rappelle avoir été submergée par l'émotion. "Je me suis mise à pleurer" dit-elle "j'ai compris tout le sens de ce que cette femme avait gagné dans sa vie. Pas pour elle, mais pour nous, les Capverdiens. Si j'avais pleuré, ça n'avait rien à voir avec le fait que je sois chanteuse, là c'était la Capverdienne qui était reconnaissante pour ce qu'elle avait fait."
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