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"Tant qu'il restera du rhum" les Québécois de Bodh'aktan nous feront bouger

Cheveux longs, kilts, cravates et barbes au vent les Canadiens de Bodh'aktan débarquent en France. C'est un concentré hautement énergétique de musique rock, folk, traditionnelle, punk et métal qui vous fait lever de votre chaise dès les premières notes de "Tant qu'il y aura du rhum". Leur nouvel opus, profession de foi (de foie), est un hymne à la vie qui fleure bon les tavernes embrumées.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La pochette de "Tant qu'il y aura du rhum"
 (Eric Tanguay)

D'abord il y a la pochette qui plante le décor et donne un aperçu de l'esprit maison. Bodh'aktan c'est une bande de sept potes québécois venus d'horizons musicaux différents

Et puis il y a le premier titre qui ne saurait faire mentir le titre de l'album et qui va attirer les foudres des censeurs de fête. "La bouteille est agréable" donne, elle aussi le ton d'un album qui ne se prend pas au sérieux.

Sur un rythme survitaminé Bodh'aktan fait sonner violons et cornemuse pour rappeller simplement qu'il faut savoir larguer les amarres pour faire la fête en bonne compagnie.

Une demie seconde plus tard, vous n'avez pas eu le temps de reprendre votre souffle que nos gaillards nous entraînent dans une gigue endiablée pour danser même si c'est la fin du monde. Surtout si c'est la fin du monde car, vous l'aurez compris, toutes les occasions sont bonnes pour festoyer.

Avec "Les fantômes de l'Ecoutille" et ses premières mesures de valse lente,  vous vous dites que les compères sont gagnés par la mélancolie "post premiers verres" mais cela dure 45 secondes et c'est reparti à toute allure. Il faut suivre ! Hissez haut, hissez haut.

On se rassied à la grande table de la taverne quand aux premières notes de "La Démone" les épaules se touchent et c'est toute la tablée qui se balance en levant un bock à cette démone qui nous a échappé à force d'en regarder" des plus belles, des plus douces".
 
Et si cette Démone c'était La Sainte Nitouche qui vous fait  vous relever pour danser à nouveau ?
Et soudain surgit un titre qui nous ramène du côté de Brest il y a plus de quinze ans. "Lambe An Dro", l'hymne de Matmatah, revit comme un hommage à ce groupe qui a fait les belles heures des pubs bretons.

Avec "Salut les Disparus", on se dit que le vague à l'âme va nous gagner mais c'est mal connaître Bodh'aktan. Ce n'est pas parce que les chaises sont vides à table que ceux qui restent doivent se morfondre. il y a chez ces Canadiens comme un refus de la tristesse.
"Le 31 du Mois d'Août" , en vraie chanson de marin nous ramène à l'époque des abordages et des guerres entre Rois de France et d'Angleterre. De ces histoires qu'on se transmet de génération en génération... autour d'un verre, bien sûr.

Avec "La racaille", Bodh'aktan laisse poindre un discours qui va au delà de la fête et l'esprit pirate prend le dessus, là les banquiers en prennent pour leur grade. De même "Trash Tombola" pointe du doigt les bonimenteurs envoûteurs de foule avec les beaux mots qui conduisent au réveil douloureux. 

Mais, vous l'aurez compris "Tant qu'il y aura du rhum " est avant tout un antidote à la crise et à la sinistrose ambiante que l'on hâte de voir sur scène.

Bodh'aktan en tournée en France:
le 25 octobre au festival Les Celtivales à Pierrefontaine-les Varans (Doubs)
les 27 et 28 octobre à La Dame de Canton à Paris
le 29 octobre au Soggy Bottom à Saint-Etienne
le 31 octobre à la Ferme de Gwernandour dans le Finistère

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