Musique : Eels, retour en déconstruction majeure
Après quatre ans d'attente, Eels sort vendredi un nouvel album, "The Deconstruction". Un groupe, mais surtout le projet d'un homme, Mark Oliver Everett, qui lui-même n'en revient pas d'être toujours là aujourd'hui.
Mark Oliver Everett tique quand on l'interroge sur son statut d'icône : "Qui, moi ? C'est marrant parce qu'au quotidien je me sens tout sauf une icône !" Et pourtant, 20 ans de créativité, d'originalité, d'un certain recul sur son talent immense de songwriter ont bel et bien installé Mark Oliver Everett à ce niveau.
Nous ne sommes plus dans les années 1990, le monde est violent et souvent incompréhensible alors le Californien, désormais acteur après un passage remarqué dans la série Love, a décidé d'en prendre le contrepied. Avec The Deconstruction, Eels donne un manuel de résistance passive : "Nous sommes tous nés avec cette douceur, cette innocence que nous passons le reste de nos vies à essayer de protéger… Mais on devient des monstres !"
Quand j’étais adolescent, je ne sais pas pourquoi mais je ne pensais même pas atteindre mes 18 ans ! Être assis là, aujourd’hui, à parler de mon dernier album, c’est miraculeux
Mark Oliver Everett, "E"
Cet album n'est pas noir comme ont pu l'être les idées de celui qu'on appelle simplement "E". Il célèbre simplement le temps qui passe, hors des tendances. Vingt ans après des débuts fracassants, Eels a réussi à faire encore mieux. "Que ce soit pour un album, une tournée, n’importe quel projet, je me suis tellement investi jusqu’à devenir quelqu’un d’autre que j’ai l’impression que tout est allé très vite", dit-il désormais.
Loin d'être une madeleine de Proust pour quadras en manque, Eels et son génial leader signent la bande-son parfaite d'une époque à réinventer, effectivement, en la déconstruisant.
Eels, The Deconstruction (Pias). Album disponible le 6 avril. En concert à Paris (Olympia) le 9 juillet.
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