Musique : Jamiroquai sort (enfin) "Automaton" et cela valait le coup d'attendre

À trop faire attendre, le risque est grand de décevoir. Alors que dire quand on entend les premières secondes de ce nouvel album de Jamiroquai ? Que dire, en effet, si ce n'est : bien joué. Sept ans après Rock Dust Light Star, les Anglais reviennent avec un nouveau son, travaillé en secret, entre deux embrouilles avec leur maison de disques.

Plus électro mais fidèle aux sonorités funk et disco propres au groupe, cet album est en réalité plein de ressources. Avec deux instruments labellisés depuis près de 25 ans par Jamiroquai : la basse, lourde et frénétique, et la voix, bien sûr, aérienne et insolente, celle de Jay Kay. Car il est bien là, le chanteur, avec sa coiffe d'Indien, luminescente cette fois-ci, sa morgue et sa passion des voitures de sport encore visible dans le clip de Cloud 9.

Automaton, ce huitième album d'abord prévu pour sortir en novembre dernier, finalement repoussé pour des raisons obscures, valait bien la peine d'attendre, on le répète. Jamiroquai conserve ce talent inestimable : rester fidèle à ce qu'on est tout en faisant évoluer sa musique. Et tout cela sans que rien ne paraisse forcé, pas même les envolées robotiques sur certains morceaux gonflés à l'électro. Le printemps ne demande que du groove.

Jamiroquai, Automaton (Virgin EMI). Album disponible. Le 16 juillet au festival Musilac à Aix-les-Bains, en tournée en France à l'automne prochain.