Musique : Julien Baker, coup de coeur à chaudes larmes
On peut avoir tout juste passé la vingtaine, et avoir déjà vécu plusieurs vies. C'est ce que prouve l'Américaine Julien Baker, avec son deuxième album sorti ce vendredi, "Turn Out The Lights". Un disque sensible, épuré, propre à tirer des larmes qu'il ne faut pas retenir.
En la voyant, sage, discrète et un peu renfermée, on croirait qu'il ne s'agit pas de la même personne. Car sur disque, et on a pu le découvrir il y a deux ans avec son premier album Sprained Ankle, Julien Baker est impressionnante.
À 22 ans, elle a déjà tout compris, digéré un premier album très bien accueilli, mis derrière elle tout un tas de mauvaises histoires. Car si jeune soit-elle, drogue, alcool, dépression sont déjà venus entraver son chemin. Avec Julien Baker, sa musique et son chant si épurés, on est sûr qu'il y a quelque chose comme un besoin profond d'exorciser : "La musique, c’est ma façon primaire de gérer mes émotions, particulièrement les plus négatives".
Les chansons tristes aident à se sentir mieux
Julien Baker
Et cette beauté, toutes ces émotions ont aussi quelque chose à voir avec une vie de paradoxes. Déjà, elle est née à Memphis, bien pratique quand on veut se nourrir d'une atmosphère pour faire de la musique son métier. Ensuite, ses premières amours, c'est le punk, dans différents groupes. Une jeunesse de furie et d'excès mais, surprise, sans oublier les dimanches à la messe.
Julien Baker est donc profondément pieuse également, ce qui explique ses textes souvent métaphysiques, philosophiques et habités. Elle ne se raconte qu'en chantant : "Chaque jour, dès que je vis quelque chose d’intéressant, je me dis que c’est un matériau pour une chanson". Et, pour nous, cela fait du bien de pleurer quand c'est si beau.
Julien Baker, Turn Out The Lights (Matador Records). Album disponible. En concert le 13 novembre à Paris (Les Étoiles).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.