Musique. Mr. Oizo, plaisirs d'enfance

Mine de rien, Mr. Oizo, c'est une bonne part de l'histoire de la techno en France. Parmi les précurseurs du label Ed Banger, qui compte dans ses rangs Justice, Cassius ou Breakbot, celui qui s'appelle en réalité Quentin Dupieux garde depuis vingt ans une ligne de conduite toute simple. "C'est exactement la même envie d'être un amateur et de réinventer à chaque fois avec de petits outils", explique le Français, à l'affiche du festival I Love Techno à Montpellier, samedi 10 décembre.

En grandissant, je suis juste en train de devenir un enfant intelligent

La quarantaine désormais dépassée, le musicien-réalisateur, six films à son actif, a toujours mené ses deux carrières de front. Si l'absurde, le surréalisme et une certaine poésie du ridicule inondent ses longs-métrages, le côté musical est volontairement plus cadré : "Tu vas pas emmerder les gens avec des morceaux tordus. La fête, c'est la fête. Il faut se marrer."

La fête, le lâcher prise... Une patte reconnaissable aussi, dont est imprégnée son dernier album All Wet, sorti cet automne. Dans ce disque, Mr. Oizo invite des artistes aux univers différents, tels que Peaches, Boys Noize - qu'il a remplacé au pied levé au festival I Love Techno - ou le roi de la techno mainstream Skrillex. Son credo : mélanger ce qu'il appelle des "niches". Et finalement, quand on affiche une si longue carrière, tout en conservant sa crédibilité du début, c'est certainement qu'on a su garder le principal : le plaisir.

Mr. Oizo, All Wet (Ed Banger Records/Because Music). Album disponible.

En live au festival I Love Techno samedi 10 décembre à Montpellier et le 22 avril au Printemps de Bourges.