Nana Mouskouri sur scène à l'Acropole à Athènes
"Je veux être claire : il y a six ans, au théâtre de l'Odéon d'Herodes Atticus, il s'agissait d'adieux. C'était une époque où je me sentais vieillir, où le monde auquel j'appartenais avait disparu (...) Mais ça m'a coûté beaucoup", a-t-elle confié ce week-end au quotidien Kathimerini. Dans deux entretiens avec la presse grecque, Nana Mouskouri, née en 1934 à La Canée (Crète) a laissé transparaître failles, mélancolie et même colères.
"Sentiment de désespoir, d'inutilité" : son retrait de la scène après 50 ans de carrière sur tous les continents l'a non seulement "déprimée" mais rendue malade : "j'étais tous les jours chez le médecin (...) mon corps renâclait, mon dos me faisait mal".
Jusqu'à la décision de repartir en tournée à l'occasion de ses 80 ans, qui tomberont en octobre. La tournée a débuté fin 2013 en Amérique du Sud, est passée par Paris, le Canada au printemps et une vingtaine de dates sont prévues jusqu'en janvier 2015, en France, Angleterre, Allemagne notamment.
Le concert de lundi soir dans le théâtre antique situé au pied de l'Acropole est sa seule date de l'été. Nana Mouskouri, qui a collaboré avec le compositeur français Michel Legrand et l'Américain Quincy Jones, est notamment accompagnée de sa fille Lenou pour revisiter son répertoire composé de chansons grecques, d'airs classiques, de jazz et de variété. "La voix vieillit comme le visage ou les cheveux. Elle perd de sa fraîcheur. La mienne est passée par là mais elle reste sûre et je chante aux mêmes hauteurs qu'autrefois", a expliqué la chanteuse au magazine To Vima.
Essentiellement connue à l'étranger pour son répertoire de variété légère interprété sur une une tonalité cristalline, la chanteuse a débuté dans les années 50 dans un registre de chansons plus littéraires, interprétant notamment les poètes grecs mis en musique par Manos Hadjidakis dont elle fut l'une des voix favorites. Un pedigree qu'elle a rappelé dans ses interviews face à ceux qui lui reprocheraient d'avoir "folklorisé" la chanson grecque : "Je ne suis pas une carte postale", a-t-elle assuré dans Vima, "la seule chose que j'ai toujours voulu était de faire connaître la Grèce au monde".
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