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Obama invité, Sam Smith au sommet et Kanye West énervé : ce qu'il faut retenir des Grammys

Des revendications, des esclandres évités de justesse et un triomphe... Voilà la recette de la dernière édition des récompenses musicales distribuées dimanche à Los Angeles. 

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Sam Smith porte ses quatre Grammys dans les bras, dimanche 8 février 2015, à Los Angeles (Etats-Unis).    (FREDERIC J. BROWN / AFP)

Des vainqueurs, des déçus, des paillettes et des performances sur le fil entre le malaise et le génie : la 57e cérémonie des Grammy Awards s'est déroulée dimanche 8 février, à Los Angeles (Etats-Unis). Au lendemain de cet évènement phare de la planète pop, francetv info revient sur ce qu'il faut retenir de cette édition. 

Une soirée très militante 

Le président américain, Barack Obama, était de la partie. Dans une vidéo, il a lancé un vibrant plaidoyer pour appeler à lutter contre les violences faites aux femmes, avant de laisser la place sur scène à la militante féministe et ancienne victime de violences conjugales Brooke Axtelle. Un discours émouvant qui a servi d'introduction à la prestation de la pétillante Katy Perry, ce soir-là tout en retenue et vêtue de blanc, à des années-lumière de sa prestation de la semaine précédente au Super Bowl.

Dimanche soir, les artistes invités ont par ailleurs tenu à dénoncer les violences policières dont sont victimes les Noirs américains. Après la mort de plusieurs jeunes hommes noirs, tués par des policiers blancs rarement inquiétés par la justice, notamment dans la ville de Ferguson (Missouri), le slogan "Black lives matter" (les vies des Noirs comptent) a raisonné jusque dans l'arène du Staples Center de Los Angeles. En interprétant son tube Happy, le chanteur Pharrell Williams, fort de trois récompenses, s'en est inspiré dimanche : ses danseurs en capuche ont levé les mains, reprenant le signe de ralliement "Hands up, don't shoot" ("Mains en l'air ne tirez pas") utilisé par ce mouvement.

Le rappeur Common et le chanteur soul John Legend ont, eux aussi, manifesté leur solidarité avec ce mouvement, en interprétant Glory, une chanson qui évoque le drame de Ferguson. Le titre, qui mêle gospel et rap, est tiré du film Selma, qui raconte les marches en faveur des droits civiques des Noirs. Enfin, les danseurs de Beyoncé ont eux aussi levé les mains en l'air, pendant que "Queen Bey" interprétait l'une des dernières chansons de la soirée, avec des accents gospel, qui ont rythmé la soirée, jusque dans la prestation de Madonna, avec son nouveau titre, Living for Love.

Une soirée normale dans la vie étrange de Kanye West

A la surprise générale, Beck, multi-instrumentiste et auteur-compositeur culte, a remporté le prix de l'album de l'année pour l'intimiste Morning Phase, également sacré meilleur album rock. A 44 ans, l'auteur du tube Loser (souvenez-vous) n'avait pas sorti d'album depuis six ans. Mais ce comeback n'est pas du goût de Kanye West. Le rappeur, connu pour mal encaisser les défaites de Beyoncé lors des cérémonies de remises des prix, a de nouveau fait des siennes : en 2009, lors de la cérémonie des VMA's, le rappeur avait interrompu le discours d'une toute jeune Taylor Swift tétanisée, lui jurant que c'est Queen Bey qui aurait dû, ce soir-là, remporté le prix de la meilleure vidéo.

Rebelote en 2015 sur le plateau des Grammys ? Presque. Alors que Beck vient chercher son trophée dans les mains de Prince, Kanye surgit furtivement, avant de retourner à sa place.

Si tout le monde pense à une blague (qui oserait déclencher une nouvelle fois cette embarrassante polémique ?), la star persiste et signe au micro de la chaîne E!. "Beck devrait respecter le talent artistique et remettre son prix à Beyoncé", a-t-il lancé. "Vous savez tous ce que cela voulait dire quand 'Ye' est monté sur scène", a-t-il relevé, usant tranquillement de la troisième personne du singulier pour parler de sa personne. Dans son interview, retranscrite par le Washington Post (en anglais), le mari de Kim Kardashian a témoigné de sa colère pour ce qu'il considère comme une forme de mépris vis-à-vis de l'art.

Sur une note plus positive, Kanye West a également profité de cette soirée pour se réconcilier avec Taylor Swift, a noté Buzzfeed (en anglais). Alors, qui sait, peut-être un jour Kanye West et Beck nous gratifieront d'un album commun ? 

Une soirée très Sam Smith 

Sam Smith est la star de cette édition. Surprise soul de 2014, le jeune Britannique a triomphé. Il a remporté quatre prix : meilleure chanson pour Stay With Me, meilleur album pop pour In the Lonely Hour, meilleur nouvel artiste et enregistrement de l'année.

Sur la scène, il a estimé qu'il s'agissait de "la meilleure soirée de [sa] vie". "Je veux remercier l'homme qui a inspiré cet album et dont je suis tombé amoureux l'an dernier", a déclaré l'artiste de 22 ans. "Merci beaucoup d'avoir brisé mon cœur parce que tu m'as fait gagner quatre Grammys", a-t-il ajouté.

Sam Smith a connu une ascension fulgurante depuis la sortie de Stay With Me, ballade sur une aventure d'une nuit. Un succès qu'il a expliqué dans un discours très "Lady Gaguesque" [se dit d'un discours dont le message se résume à "soyez vous-même, vous êtes beaux"] :  avant de faire ce disque, "je faisais tout ce je pouvais pour que ma musique soit entendue. (...) J'ai essayé de perdre du poids et (...) j'écrivais de la très mauvaise musique", a-t-il expliqué. "C'est seulement quand j'ai commencé à être moi-même que la musique a commencé à venir naturellement et que les gens ont commencé à l'écouter. Alors, merci à vous de m'accepter tel que je suis", a-t-il conclu. 

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