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350 chanteurs sur scène pour le "Monstre du Labyrinthe" à l'Opéra de Montpellier

L’opéra Junior et l’orchestre national de Montpellier Occitanie s’associent le temps de deux représentations inédites du "Monstre du Labyrinthe" à l’Opéra Berlioz. L’opéra de Jonathan Dove sur le livret d’Alasdair Middleton, est mis en scène par Marie-Eve Signeyrole. L’opéra participatif met en scène plus de 350 chanteurs les 21 et 22 avril à 20 heures.
Article rédigé par franceinfo
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 "Le Monstre du Labyrinthe" joué à l'Opéra Berlioz de Montepellier
 (France 3 / Culturebox)

Le mythe du Minotaure

Roi de Crète, Minos a essayé de se jouer de Poséidon qui, pour se venger, a poussé Pasiphaé, la femme du roi, à s’accoupler avec un taureau blanc. De cette union est né un monstre sanguinaire, le Minotaure. Enfermé dans un labyrinthe construit par Dédale, le Minotaure réclame que tous les neuf ans, quatorze jeunes Athéniens et Athéniennes soient sacrifiés. La terreur règne sur la cité, jusqu’à ce que Thésée, futur roi d’Athènes, vienne délivrer la Crète de cette malédiction. Ce mythe fondateur a inspiré de nombreuses œuvres. "Le Monstre du Labyrinthe" est une adaptation libre qui réinterprète avec modernité l’histoire célèbre de la délivrance d’une ville de sa malédiction.

Reportage : France 3 Languedoc-Roussillon - J. Escafre / C. Bestard / F. Paul-Paslier

Dans cet opéra participatif, plus de 350 personnes sont présentes sur scène. Performance inédite et complexe, la mise en scène nécessite, plus que d’ordinaire, que tout soit parfaitement orchestré. Les jeunes de l’Opéra Junior ont travaillé dur pour pouvoir présenter ce spectacle au public exigeant de l’Opéra Berlioz. Jade, jeune chanteuse de la classe opéra n’est pas effrayée : "On va faire un concert devant 2 000 personnes. C’est impressionnant, mais ça va être super !"
Décors minimaliste, qui laisse le champs libre à l'expression des corps. Répétition de l'opéra "Le Monstre du Labyrinthe" joué à l'Opéra Berlioz de Montepellier
 (France 3 / Culturebox)

"Des corps sans décors"

Marie-Eve Signeyrole assure la mise en scène du spectacle. Les choix scéniques ont tous été pensés pour servir au mieux l’intérêt de l’opéra et des idées qu’il véhicule. La metteuse en scène s’explique : "Le principe scénographique en lui-même est de construire un monstre, de construire un labyrinthe, de construire une société faite de corps sans aucun décors matérialisé par des parois, par de la structure." En accentuant les contrastes entre la douceur et la brutalité, Marie-Eve Signeyrole a su mettre au goût du jour un mythe ancien, et en faire une fable universelle, qui mêle malédiction et espoir, en s’inspirant des tragédies grecques mais aussi de ce qui se passe dans notre méditerranée contemporaine.
Répétition de l'opéra "Le Monstre du Labyrinthe" joué à l'Opéra Berlioz de Montepellier
 (France 3 / Culturebox)

Les sacrifices, un écho contemporain

Assez rapidement, le parallèle se fait dans la tête aussi bien des spectateurs que des jeunes chanteurs. Marlène est une des voix de l’opéra junior. Pour elle, la comparaison est évidente : "On met des marques dans le dos des sacrifiés, moi ça me rappelle quand les Juifs ont été exilés, quand on leur a collé des numéros." Une création qui n’est pas non plus sans rappeler les crises migratoires que l’on connaît aujourd’hui dans le monde. Entre exodes historiques et contemporains, l’opéra questionne autant qu’il émerveille.
 

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