A Clermont-Ferrand, "L'enlèvement au sérail" transposé dans un cabaret viennois des années 30
A quelques heures de la première de "L'enlèvement au sérail" la concentration est palpable dans les coulisses de l'opéra de Clermont-Ferrand. Le centre Lyrique a été le premier à présenter cette nouvelle production de l'opéra de Mozart, revisité. Née sous la plume du compositeur de génie, cette histoire devait se dérouler en Turquie. Repensée par la metteure en scène Emmanuelle Cordoliani, c'est à Vienne, dans un cabaret des années 30, qu'elle se noue aujourd'hui et les femmes ont un rôle central.
Reportage : V. Riffard / J. Jazeix / L. Bortolazzo / B. Ordas
Transposer l'opéra de Mozart au XXe siècle
Dans la mise en espace originale d'Emmanuelle Cordoliani, l’orientalisme de l’opéra s’efface à la demande du Centre lyrique de Clermont. "On avait demandé à Emmanuelle Cordoliani d'éviter les costumes XVIIIe siècle, de ne pas être forcément dans un sérail tout en respectant la dramaturgie", explique Pierre Thirion-Vallet, Directeur général et artistique du Centre Lyrique Clermont- Auvergne.Le chef-d’œuvre de Mozart est ainsi transposé dans un cabaret viennois des années 30. Réécrits dans différentes langues, les textes répondent aux chants en allemand signés par le compositeur autrichien.
Des costumes années 1930 pour magnifier les femmes
Au-delà de la dimension purement artistique, il s'agit d'abord de raconter une histoire, de défendre des idées. Avec "L'enlèvement au sérail", Mozart a choisi de plaider en faveur de la liberté, celle des femmes en particulier. Un thème cher à Emmanuelle Cordoliani qui a réécrit certains textes tout en gardant les idées. "A la fin du XVIIIe siècle on commence à voir émerger un discours égalitariste très fort, le personnage de Blondchen est très militante pour le droit des femmes et le respect d'autrui", explique la metteure en scène.
Des comédiens et des chanteurs sur scène
Côté chanteurs, le casting de cet "Enlèvement" très spécial est constitué des lauréats du 25e Concours international de chant de Clermont-Ferrand. Dans le rôle de Konstanze, la jeune soprano américaine Katharine Dain donne la réplique au ténor vénézuélien César Arietta. Ce dernier qui intègre aussi la comédie dans son jeu, incarne un Pedrillo burlesque et pétillant. "C'est une surprise très agréable et un processus très intéressant", raconte le ténor.
Dans la fosse, les musiciens de l'orchestre d'Auvergne dirigés par Roberto Fores Veses, doivent aussi se mettre au diapason : "L'orchestre n'est pas un simple accompagnateur, c'est un personnage important de l'opéra", souligne le chef.
Après Clermont L'enlèvement au sérail part en tournée :
* Opéra du Grand Avignon - 18 et 20 février 2018
* Opéra de Rouen Normandie - 3, 6, 8 et 10 avril 2018
* Opéra de Massy - 25 et 27 mai 2018
* Opéra de Reims - 13 et 15 janvier 2019
L'enlèvement au sérail Propos 2018
Le Tout-Vienne se damne pour une invitation au très sélect Sérail Cabaret. La réputation sulfureuse de son propriétaire, Selim le mystérieux, l’apatride, le nabab, le Pacha, expliquerait à elle seule ce furieux engouement. Que n’a-t-on pas dit sur le Sérail ? Le Pacha y séquestrerait la Konstanze, sa meneuse de revue. Les invités ne pourraient en repartir qu’après s’être acquittés d’une rançon somptuaire… Tout le monde sait que, depuis les débuts au cinéma de son chanteur de charme, Belmonte, tout est sens dessus dessous au Sérail. Il paraît même que le célèbre duo comique Osmin & Pedrillo est sur le point de se séparer… Mais ce soir, pour une représentation unique, Belmonte revient auréolé de ses succès hollywoodiens. Une soirée très privée aux airs de 1001 nuits, sur le toit du Sérail. Bien chanceux sont ceux qui pourront entendre la troupe reconstituée dans le chef-d’œuvre de Mozart… plus heureux encore ceux qui seront aux premières loges pour les retrouvailles de la belle Konstanze et de son premier amour. Ils verront de leurs yeux, jusqu’où la passion peut mener le Pacha.
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