Après 270 ans de sommeil, l'opéra "Issé" de nouveau joué à Lunéville
"Issé" est un opéra composé au XXVIIème siècle par André Cardinal Destouches et dont le livret est de Antoine Houdar de la Motte. Pastorale héroïque, on y trouve des personnages antiques. La jeune Nymphe Issé s’éprend d’un berger, Philémon. Mais au cours d’un rêve, elle apprend que Philémon n’est autre que le dieu Apollon qui tente de la séduire en prenant une forme humaine. En un prologue et trois actes, il s’agit pour la Nymphe de prendre une décision quant à la conduite à adopter face à l’intervention d’un dieu dans le monde des mortels.
Reportage : France 3 - T. Pernin / A. Ployart / H. Marchetti
Après 270 ans de silence, le théâtre de Lunéville s’apprête à donner trois représentations de "Issé". Mais avant de pouvoir répéter, il a fallu un travail considérable pour recréer les parties perdues de l’opéra pastoral. Vincent Tricarri, directeur artistique a passé près d’une demi-année à reconstituer l’opéra d’André Cardinal Destouches. "Il y a eu un gros travail de ré-écriture qui a duré presque 6 mois : il a fallu ré-écrire toutes la parties pour tous les instruments, pour tous les solistes, pour tous les chœurs, refaire le conducteur, c'est-à-dire la partie complète du chef d’orchestre… Un travail de longue haleine !" explique-t-il pendant que les danseurs répètent.
Danse et symétrie
Car s’il a été nécessaire de ré-écrire les partitions, il a fallu faire la même chose pour les chorégraphies. Difficile de prendre une décision quant à la manière de reformer la pièce : "C’est toute la difficulté de la re-création : est-ce qu’on fait à l’identique tel qu’on le faisait au XXVIIIème siècle ou est-ce qu’on fait quelque chose de différent ? On a pris le parti de faire un mélange des deux."Pour la partie ballet, l’équipe a reçu l’aide du chorégraphe Guillaume Jablonka. De formation classique, le danseur s’est orienté au fil de sa carrière vers la composition, en intégrant à ses chorégraphies des mouvements de classique, mais aussi des arts numériques : "Les chorégraphies de cet opéra sont à la fois des restitutions d’après les notations du XXVIIIème siècle et à la fois des créations dans le même esprit. On a respecté les codes, notamment la symétrie dans l’espace dans le jeu entre les danseurs, mais aussi dans le rapport à la cadence, c'est-à-dire au rythme."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.