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Badinter et Hugo coauteurs de "Claude" à l'Opéra de Lyon contre la peine de mort

"Claude", créé le 27 mars 2013 à l'opéra de Lyon est un opéra de Thierry Escaich sur un livret de Robert Badinter. Il s'inspire du roman de Victor Hugo, "Claude Gueux", vibrant plaidoyer contre la peine de mort. Ce récit pointe les responsabilités de la société dans les dérives criminelles des pauvres. C'est le premier livret lyrique de l'ancien garde des Sceaux. Mise en scène d'Olivier Py.
Article rédigé par franceinfo
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Dans l'opéra "Claude", Robert Badinter, auteur du livret, poursuit le combat de Victor Hugo contre la peine capitale
 (Bonnat (Victor Hugo) CATHERINE GUGELMANN (Robert Badinter))
Interview de Robert Badinter dans le grand Soir 3
Victor Hugo et Robert Badinter, deux hommes, deux noms pour une même cause, pour un même engagement progressiste relayé sur deux siècles. Le premier, auteur entre autres oeuvres abolitionnistes du "Dernier jour d'un condamné" et de "Claude Gueux", le second, ancien garde des Sceaux et auteur notamment de "L'exécution" et de "L'abolition", ont mené avec ardeur le même combat contre la guillotine à travers la politique et la littérature.
Le 30 novembre 2012, Robert Badinter rend hommage à Victor Hugo devant la maison de l'écrivain, place des Vosges à Paris. Le bâtiment est illuminé dans le cadre d'une campagne internationale pour l'abolition de la peine de mort. 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
Un combat sur deux siècles
Hommage du contemporain au visionnaire, ces deux hommes se retrouvent aujourd'hui grâce à l'opéra. L'ancien ministre de la justice de François Mitterrand s'est emparé de "Claude Gueux", écrit en 1834 par Victor Hugo et en a tiré le livret d'un opéra dont la partie musicale est composée par Thierry Escaich. Victor Hugo s'inspirant d'un fait divers lu dans la presse, rapporte l'histoire d'un homme du peuple, concubin d'une prostituée et père de son enfant. L'homme est condamné à la prison pour avoir manifesté contre l'installation de machines qui privent les ouvriers de leur travail. Une fois emprisonné et à la suite de brimades  il est condamné à mort et guillotiné après le meurtre du directeur de la centrale de Clairvaux.
La sinistre centrale de Clairvaux
Cette centrale de Clairvaux, au coeur du roman de Hugo se trouve aussi au centre de "L'exécution", le texte plaidoyer de Badinter publié en 1973. Celui qui deviendra garde des Sceaux est alors avocat et il a eu la charge de défendre Roger Bontems, jugé en même temps que Claude Buffet pour la mort de deux otages lors d'une tenttive d'évasion de la Centrale de Clairvaux. Badinter disposait d'une preuve disculpant son client. Or celui-ci fut condamné à mort au même titre que son coaccusé, responsable du double meurtre. Robert Badinter ne se remit jamais de ce matin où il vit le couperet de la guillotine s'abattre sur le cou d'un homme qui n'avait pas commis de meurtre. 
Malgré l'opinion
Un peu moins d'un siècle après la disparition de Hugo survenue en 1885, Robert Badinter obtient l'abolition de la peine de mort le 9 octobre 1981. Cette disposition faisait partie des 110 propositions du candidat Mitterrand pour la présidentielle du mois de mai précédent. Une promesse faite et tenue malgré une opinion à l'époque majoritairement favorable à la peine capitale.

 
"Claude" création le 27 mars 2013 à l'Opéra de Lyon dans le cadre d'une opération plus large intitulée "Festival Justice Injustice". 

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