"Butterfly" : loin de Nagasaki, l'opéra de Puccini "relocalisé" à Limoges
Ceux qui ont apprécié la version originale et traditionnellement jouée de "Madame Butterfly" seront certainement surpris. A Limoges, Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil ont choisi de transposer l'histoire d'amour de Cio-Cio-San avec un officier américain bien loin de Nagasaki. L'intrigue se déroule dans un appartement limougeaud suspendu entre deux mondes: l'Occident et l'Orient. Alain Mercier, le maître des lieux, explique la démarche du collectif Clarac-Deloeuil et resitue "Butterfly" par rapport à l'histoire originelle :
On nous vend un Japon de pacotille qui n'est pas vraiment la réalité et cette jeune femme de Limoges, puisque c'est comme ça que les choses ont été vues, elle va le fantasmer totalement au point d'en mourir".
Reportage France 3 Limousin : F. Clapeau / A. Abalo / X. Beaudlet
Bouger les frontières
Les chanteurs se sont adaptés au parti pris du tandem Clarac-Deloeuil. "J'avais un peu peur, explique le ténor Georgy Vasiliev qui tient le rôle de l'officier Pinkerton. On ne sait jamais ce qu'on va vous demander. Est-ce qu'on va être nu? En jean avec des armes pendant la guerre. On peut s'attendre à tout". Le baryton André Heyboer (Sharpless) prolonge la réflexion avec enthousiasme : "Il faut bouger ces frontières psychologiques et mentales pour arriver à être, à la fois en tant qu'interprète et auditeur, neuf devant l'ouvrage".Madame Butterfly dans un cimetière
Pour donner corps à son choix de relocaliser Madame Butterfly à Limoges, le collectif Clarac-Deloeuil utilise la vidéo. Des scènes qui viennent en contrepoint poétique du propos ont été tournées dans la capitale de la Haute-Vienne. Ainsi la soprano Camille Schnoor est elle filmée se promenant en jupe courte écossaise et blouson de cuir dans le cimetière enneigé de Louyat.Reportage France 3 Limousin : P. Mallet / H. Simonet / P. Ruisseaux
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