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Chorégies d'Orange : "Un nouvel élan s'impose"

Avec "Rigoletto" et "Aida", deux grands opéras de Verdi, les Chorégies d'Orange (8 juillet-5 août) donnent cette année encore des classiques éprouvés dans l'immense théâtre antique, mais "un nouvel élan s'impose", déclare à l'AFP son nouveau directeur Jean-Louis Grinda. L'édition 2017 affiche un récital de l'excellent Bryn Terfel, en attendant 2018, déjà en préparation.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Une représentation d'"Aïda" de Verdi aux Chorégies d'Orange, le 7 juillet 2011
 (Raymond Delalande / Sipa)

Nommé en mai 2016 pour succéder à Raymond Duffaut, le directeur de l'Opéra de Monte Carlo assume la saison en cours des Chorégies, programmée par son prédécesseur, mais il prépare aussi activement l'avenir : "Il faut de nouveaux artistes, de nouvelles productions, de nouveaux titres. Il est temps de donner une nouvelle dynamique à ce festival."

Des tarifs en baisse

Dès cette année, les Chorégies ont baissé de 20% leurs tarifs, sauf pour les quinze premiers rangs au confort accru (les gradins durs aux fessiers seront garnis de coussins). L'impact est visible sur le remplissage, en hausse de 20% fin juin (des événements sont en cours depuis le 19 juin dans le cadre du "off"). "Il faudrait 40% de hausse pour que nous soyons à l'aise", explique Jean-Louis Grinda à l'AFP.

"Rigoletto" servi par son baryton de prédilection Leo Nucci et par la jeune étoile montante américaine Nadine Sierra se remplit plus vite que "Aida", pourtant porté par la mezzo soprano géorgienne Anita Rachvelishvili.

Le festival propose aussi cet été un récital du jeune baryton français Florian Sempey et un concert lyrique du formidable baryton-basse britannique Bryn Terfel. Le 16 juillet, le Philharmonique de Radio France donnera la IXe de Beethoven et le 25, Jean-François Zygel improvisera sur le film "Le Fantôme de l'Opéra".
Ces dernières années, les Chorégies sont sur le fil du rasoir, avec un déficit cumulé de 1,2 million d'euros. "Ça ne s'arrange pas du tout, je vais devoir recourir à un emprunt", se désole Jean-Louis Grinda. Le festival est peu subventionné, son budget repose sur la billetterie à hauteur de 84%, ce qui l'a poussé à programmer des "tubes" de l'opéra pour remplir l'immense théâtre antique (8.000 places).

Programmer des "tubes" pour remplir le théâtre, ça "ne marche plus"

"On joue toujours les mêmes titres, et au bout d'un moment, on satisfait moins de monde", constate Jean-Louis Grinda. "Il y a une usure, il faut changer de politique."

En 2018, le nouveau directeur proposera le rare "Mefistofele" de Arrigo Boito créé en 1868 à la Scala de Milan, et "Le Barbier de Séville", œuvre en revanche très populaire mais qui n'a jamais été donnée à Orange. Pour la première fois, une femme dirigera un opéra à Orange : Nathalie Stutzmann sera dans la fosse pour "Mefistofele".

La danse va aussi faire son retour à Orange, avec "La Flûte enchantée" du Béjart Ballet Lausanne. Et Jean-Louis Grinda espère faire venir la star italienne Cecilia Bartoli.

Programmer des titres moins connus est certes "risqué, mais si on ne prend pas ce risque de toute façon, la formule actuelle ne marche plus", juge le directeur.

Le 22 juin, les Chorégies ont honoré leur nom en faisant chanter 600 collégiens et lycéens de la région dans le théâtre antique. Un succès qui a attiré 4000 spectateurs, "ce qui est inespéré", souligne Jean-Louis Grinda. "J'aimerais l'amplifier à toute la France, afin que le théâtre antique d'Orange soit le lieu où la jeunesse vient chanter en chœur."

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