Classique et opéra à Paris : le 15 décembre, que la fête recommence (peut-être) !
Récitals lyriques, opéras avec mis en scène, concerts symphoniques ou de musique de chambre, les grandes salles parisiennes sont prêtes à redémarrer si les courbes de la pandémie le permettent. Tour d'horizon de l'offre musicale dans le domaine du classique et de l'opéra.
Ce devrait être la fête, le 15 décembre et au-delà, mais d’abord jusqu’à Noël. Dans tous les grands lieux de musique de la capitale, ceux qui ont, les années "normales", une programmation au quotidien. Citons-les, en désordre : Opéra-Comique, Théâtre des Champs-Elysées, Opéra, Philharmonie de Paris, Gaveau, Radio-France, Théâtre du Châtelet. On y ajoutera l’Athénée, qui brillera de jolis feux. Et la Seine Musicale, à demi parisienne par le public qui la fréquente aussi.
Ce sera la fête donc si les nuages, qui s’amoncelaient ces jours-ci pour cause de courbes "qui ne baissent pas assez" (alors qu’aucun cluster n’a été détecté dans ces lieux qui ont fait déjà tous les efforts possible), se dissipent d’ici là. Et il reste des places, si, si, et pas forcément dans les concerts les moins prestigieux. Résumé en 5 actes.
Des opéras
A commencer par Bastille qui reprend dès le 16 pour Traviata et le 17 pour Carmen avant de céder la place traditionnelle au ballet entre Noël et début janvier. Il faudra alors, dans un genre plus léger mais non moins festif, se tourner vers le théâtre de l’Athénée (à partir du 18) qui propose un opéra-comique de 1927 et d’un certain Marcel Lattès, Un diable à Paris. Mais livret et lyrics de Willemetz, Flers et Croisset, aux manœuvres la troupe exquise des Frivolités Parisiennes pour, à coup sûr, quelques moments de pétillements (le slogan est d’ailleurs Satan va / et ça revient…).
Des voix en récital
Là c’est un festival. Comme si, frustrés d’être seuls ou derrière des masques, on avait tous besoin de retrouver de vraies déclamations par des gosiers qui, eux aussi, puisque c’est leur métier, rêvent de se faire entendre. Donc, au Théâtre des Champs-Elysées, Matthias Goerne et quelques camarades dans des extraits de Fidelio de Beethoven (le 18) suivi le 20 de Jakub Josef Orlinski (qui répètera son programme baroque à 15 heures et 19 heures) et de Jonas Kaufmann (très beaux choix de lieder et mélodies de tout genre) le 22.
Goerne sera aussi à la Philharmonie de Paris les 22 et 23 (avec l’orchestre de Paris) pour chanter la version masculine du Chant de la Terre de Mahler. L’y aura précédé Diana Damrau dès le 15. Et, pour rouvrir Garnier, Julie Fuchs le 18 et une Grande Messe de Noël des Arts Florissants autour de Vivaldi (les 21 et 22). Enfin un Gala Puccini le 17 dans un lieu surprenant pour lui, l’église-cathédrale des Invalides.
Gaëlle Arquez sera au Châtelet le 18 (programme baroque aussi). Et pour clore cette année oubliable en une semaine où rien n’a lieu (celle d’après-Noël) c’est la grande Anne-Sofie von Otter qui accompagnera l’orchestre national le 31 décembre à l'Auditorium de la Maison de la Radio en chantant aussi bien les Chants d’Auvergne de Canteloube que la comédie musicale américaine (Gershwin, Kurt Weill).
Des fêtes
A l’exemple de l’Opéra-Comique, qui, n’ayant rien programmé, a décidé de faire de ces premiers jours un festival, Chantons, faisons tapage (il nous semble que c’est dans Offenbach). Et donc deux concerts (les 16 et 18) dirigés par Laurent Campellone, grand spécialiste de Massenet, autour d’Offenbach, Poulenc, Bizet, bref les Français, avec la troupe du merveilleux Fantasio d’Offenbach d’il y a quelques années. Et la Maîtrise si talentueuse, entendue en juin, dans un programme de Carmen à Orphée aux Enfers (les 17 et 19). Avec, cerise sur le gâteau, une master-class de Barbara Hannigan (le 18 au déjeuner). Et c’est Thomas Jolly, le trublion de la mise en scène (celle aussi de Fantasio), qui orchestrera le tout.
La fête aussi au Théâtre des Champs-Elysées pour Marielle Nordmann (le 15) qui anticipe de quelques semaines ses 80 ans : la grande harpiste sera entourée de nombreux amis dont le violoniste star Nemanja Radulovic. Fête, ou plutôt festif, le concert de Mikko Franck et de son orchestre philharmonique de Radio-France (le 18) qui propose Casse-Noisette et Le lac des Cygnes, ballets qui ont tellement le goût de Noël !
Des orchestres… et Beethoven
C’est plus traditionnel mais c’est leur rentrée aussi. Les Siècles de François-Xavier Roth à la Philharmonie (le 19) avec le Concerto pour la main gauche de Ravel par ce pianiste rare qu’est Cédric Tiberghien. Les deux concertos de Ravel, cette fois, par David Kadouch et l’orchestre des Champs-Elysées, c’est à la Seine musicale le 20. A la même Seine, et sur grand écran, le 15, la 9e de Beethoven enregistrée début décembre par Laurence Equilbey. Un Beethoven dont on entendra aussi la 5e dirigée par Andres Orozco-Estrada au même concert que Goerne et Fidelio.
Un Beethoven dont le Quatuor Ebène finit son intégrale des quatuors les 16 et 17 à la petite Philharmonie (ex-Cité de la Musique) : attention, le 16, c’est quasi complet… Le Châtelet, enfin, invite le Concert spirituel et Hervé Niquet autour de Vivaldi (le 16) et l’Ensemble Intercontemporain (le 21).
Un peu de piano dans ce monde de joie
C’est la discrète salle Gaveau qui a maintenu un unique récital le 17, celui d’Alexandre Paley, pianiste que certains considèrent comme un des tout premiers. Le programme est russe… donc guère joyeux, Moussorgsky, Rachmaninov et Scriabine. Mais génial, ce qui compte aussi, finalement.
Et tout ce monde dans un brouhaha de préparation, d’excitation, qui fait chaud au cœur, si de nouvelles annonces ne viennent pas doucher froidement cette arrivée de l’hiver déjà glacée. Au risque de renforcer accablement… ou colère, qui n’est jamais très bonne conseillère, comme on le dit depuis que le monde est monde.
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