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Karine Deshayes, superbe Alceste à l'Opéra de Lyon

Cela restera un des temps forts de la saison 2016/2017 de l'opéra de Lyon. "Alceste" de Gluck est à l'affiche jusqu'au 17 mai. Dans une mise en scène qui porte la marque de la Fura dels Baus, signée Alex Ollé et sous la direction musicale de Stefano Montanari, Karine Deshayes et Julien Behr forment un couple tout en passion dramatique.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Michel Ogier, Franck Giroud
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Alceste dans un décor signé Alfons Flores
 (Jean-Louis Fernandez)

Les lumières s'éteignent. Soudain nous ne sommes plus à l'opéra de Lyon mais au cinéma. Sur grand écran un couple prend la route à bord d'une luxueuse berline. Dans l'habitacle discussion, bouderie, le ton monte, dispute, accident...

Alex Ollé a choisi de nous faire entrer dans le drame d'Alceste par la porte du fait divers contemporain.
Le rideau se lève sur une pièce immense aux hauts murs ornés de fresques géantes. Ce qui attire l'attention c'est la cage de verre qui entoure le lit d'hopital sur lequel Admète lutte pour la vie après ce terrible accident dont son épouse Alceste a miraculeusement réchappé.

  (Jean-Louis Fernandez)

Dès les premières notes Karine Deshayes emplit l'espace immense de cet intérieur bourgeois de sa présence. Pour la cantatrice il s'agit d'une prise de rôle pour lequel elle avouait ne pas avoir de repères. Le résultat est là, la mezzo-soprano habite ce rôle dont la veine tragique va crescendo. Deux tableaux frappent les esprits dans la première partie : la scène qui réunit famille et amis autour du grand prêtre (impressionnant Alexandre Duhamel) dans une scène de spiritisme visuellement très réussie.
  (Jean-Louis Fernandez)

Puis la scène où Alceste annonce à Admète, son mari, que c'est elle qui a choisi de se sacrifier pour qu'il puisse vivre. Julien Behr fait passer sur son visage et dans sa voix toute la palette des sentiments qu'il ressent face à la décision de son épouse. Le duo fonctionne, même si le ténor lyonnais manquait parfois d'un brin de puissance. 
  (Jean-Louis Fernandez)
 
La seconde partie du spectacle délaisse l'intérieur bourgeois contemporain pour un univers plus dépouillé, voire onirique. Le décor disparait sous des projections videos, ouvrant l'espace de façon plus abstraite. Pais pas plus que dans la première partie, le metteur en scène Alex Ollé ne réussit à donner de la vie à cette histoire. Il n'est pas aidé sans doute par l'absence de narration de l'opéra de Gluck.
  (Jean-Louis Fernandez)

Au final, c'est l'orchestre et la musique qui triomphent. Un orchestre de l'opéra presque "tout neuf". Pour la première fois les musiciens ont joué sur des instruments naturels ou d'époque et des archets baroques. Quelques ajustements seront nécessaires sous la baguette de Stefano Montanari, mais l'aventure musicale ne manque certainement pas d'intérêt. Elle a en tout cas, permis avec cette "Alceste", d'entendre une partition rarement jouée. 
  (Jean-Louis Fernandez)

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