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L'Opéra de Paris renoue avec l'audace pour la 1re saison de Stéphane Lissner
"Osez"! Le mot d'ordre de Stéphane Lissner pour sa première saison à l'Opéra de Paris imprime la programmation 2015/16 dévoilée mercredi, avec des metteurs en scène radicaux, comme Romeo Castellucci et Dmitri Tcherniakov et le lancement d'avant-premières à 10 euros pour les jeunes.
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"Face à la crise, il faut être offensif et produire plus", estime l'ancien patron de la Scala de Milan, qui programme en dépit des restrictions budgétaires 18 nouvelles productions contre 14 reprises. "Cela génère des financements, attire le public, les mécènes, les coproductions, la télévision, les tournées..."
Entre la tradition défendue par son prédécesseur Nicolas Joel et le radicalisme d'un Gérard Mortier (2004 à 2009), Stéphane Lissner propose un "équilibre" entre "des artistes qui interrogent le monde sans tabou" quitte à provoquer, et des oeuvres de "divertissement où prime l'aspect musical et esthétique". "Mon choix, c'est de présenter les deux, 'Moïse et Aaron' de Schönberg et la trilogie populaire de Verdi!" dit-il.
L'Italien Romeo Castellucci est incontestablement un de ces "artistes qui interrogent le monde". Invité pour la première fois à l'Opéra de Paris, il proposera sa vision de "Moïse et Aaron", après avoir créé sur le même personnage biblique le stupéfiant "Go down Moses" l'automne dernier au Théâtre de la Ville.
Le XXe siècle déboule en force avec un cycle Schönberg de concerts (dont un à la nouvelle Philharmonie de Paris) et ballets (Anne Teresa de Keersmaeker et George Balanchine) et un hommage à Pierre Boulez (chorégraphie de Wayne McGregor). Le répertoire est surtout représenté par Verdi, avec deux nouvelles productions - "Rigoletto", mis en scène par un nouveau venu à l'Opéra de Paris, l'Allemand Claus Guth, et "Le Trouvère" (avec Anna Netrebko, Ludovic Tézier et Marcelo Alvarez) - et la reprise de "La Traviata".
Parmi les metteurs en scène réputés "radicaux", le Polonais Krzysztof Warlikowski, qui n'était pas venu depuis 2009, montera "Le Château de Barbe Bleue" de Bela Bartok et "La Voix Humaine" de Francis Poulenc (avec Barbara Hannigan). Et Dmitri Tcherniakov mettra en scène une soirée "opéra-ballet" mariant "Iolanta" et "Casse-Noisette" de Tchaïkovski, avec cinq chorégraphes.
Un soin particulier a entouré les distributions, y compris des reprises : Ermonela Jaho dans "Madame Butterfly", Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak dans "L'Elixir d'amour", Anja Harteros dans "Le Chevalier à la rose", Sonya Yoncheva et Placido Domingo dans "La Traviata". Démocratiser l'accès au jeunes avec 25.000 places à 10 euros
Stéphane Lissner, qui affichait dès son début de mandat son ambition de faire de l'Opéra de Paris le "numéro un" mondial avec "les meilleurs chefs, les meilleurs chanteurs et les meilleurs metteurs en scène", dit vouloir bâtir "un projet artistique sur six ans" avec le directeur musical Philippe Jordan et le directeur de la danse Benjamin Millepied.
Un cycle Berlioz, avec "La Damnation de Faust" (avec Sophie Koch, Jonas Kauffmann et Bryn Terfel), se poursuivra les saisons suivantes. Et les artistes invités la prochaine saison "reviendront régulièrement": Jonas Kauffmann, Ludovic Tézier, Bryn Terfel, Anna Netrebko... Côté danse, la saison s'ouvre sur Balanchine, fondateur du New York City Ballet où Benjamin Millepied a fait ses débuts, et se clôt sur une création mondiale de William Forsythe, nouveau "chorégraphe associé".
Maguy Marin revient après plus de 20 ans d'absence. Jérôme Bel et Christopher Wheeldon, brillant chorégraphe de la comédie musicale "An American in Paris" cet hiver, sont au programme.
L'Opéra de Paris, qui avait augmenté ses tarifs l'an dernier, lance une formule éprouvée par Stéphane Lissner à Milan: la création d'avant-premières réservées aux jeunes de moins de 28 ans à 10 euros. Treize avant-premières (25.000 places) leur seront ainsi proposées.
L'Opéra a commencé à rajeunir son public avec l'ouverture de la deuxième salle de Bastille en 1989. L'âge moyen des quelque 750.000 spectateurs par an est désormais de 46 ans.
A lire aussi "La saison de Millepied : Forsythe, les Américains...et l'ouverture aux régions"
Entre la tradition défendue par son prédécesseur Nicolas Joel et le radicalisme d'un Gérard Mortier (2004 à 2009), Stéphane Lissner propose un "équilibre" entre "des artistes qui interrogent le monde sans tabou" quitte à provoquer, et des oeuvres de "divertissement où prime l'aspect musical et esthétique". "Mon choix, c'est de présenter les deux, 'Moïse et Aaron' de Schönberg et la trilogie populaire de Verdi!" dit-il.
L'Italien Romeo Castellucci est incontestablement un de ces "artistes qui interrogent le monde". Invité pour la première fois à l'Opéra de Paris, il proposera sa vision de "Moïse et Aaron", après avoir créé sur le même personnage biblique le stupéfiant "Go down Moses" l'automne dernier au Théâtre de la Ville.
Le XXe siècle déboule en force avec un cycle Schönberg de concerts (dont un à la nouvelle Philharmonie de Paris) et ballets (Anne Teresa de Keersmaeker et George Balanchine) et un hommage à Pierre Boulez (chorégraphie de Wayne McGregor). Le répertoire est surtout représenté par Verdi, avec deux nouvelles productions - "Rigoletto", mis en scène par un nouveau venu à l'Opéra de Paris, l'Allemand Claus Guth, et "Le Trouvère" (avec Anna Netrebko, Ludovic Tézier et Marcelo Alvarez) - et la reprise de "La Traviata".
Parmi les metteurs en scène réputés "radicaux", le Polonais Krzysztof Warlikowski, qui n'était pas venu depuis 2009, montera "Le Château de Barbe Bleue" de Bela Bartok et "La Voix Humaine" de Francis Poulenc (avec Barbara Hannigan). Et Dmitri Tcherniakov mettra en scène une soirée "opéra-ballet" mariant "Iolanta" et "Casse-Noisette" de Tchaïkovski, avec cinq chorégraphes.
Un soin particulier a entouré les distributions, y compris des reprises : Ermonela Jaho dans "Madame Butterfly", Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak dans "L'Elixir d'amour", Anja Harteros dans "Le Chevalier à la rose", Sonya Yoncheva et Placido Domingo dans "La Traviata". Démocratiser l'accès au jeunes avec 25.000 places à 10 euros
Stéphane Lissner, qui affichait dès son début de mandat son ambition de faire de l'Opéra de Paris le "numéro un" mondial avec "les meilleurs chefs, les meilleurs chanteurs et les meilleurs metteurs en scène", dit vouloir bâtir "un projet artistique sur six ans" avec le directeur musical Philippe Jordan et le directeur de la danse Benjamin Millepied.
Un cycle Berlioz, avec "La Damnation de Faust" (avec Sophie Koch, Jonas Kauffmann et Bryn Terfel), se poursuivra les saisons suivantes. Et les artistes invités la prochaine saison "reviendront régulièrement": Jonas Kauffmann, Ludovic Tézier, Bryn Terfel, Anna Netrebko... Côté danse, la saison s'ouvre sur Balanchine, fondateur du New York City Ballet où Benjamin Millepied a fait ses débuts, et se clôt sur une création mondiale de William Forsythe, nouveau "chorégraphe associé".
Maguy Marin revient après plus de 20 ans d'absence. Jérôme Bel et Christopher Wheeldon, brillant chorégraphe de la comédie musicale "An American in Paris" cet hiver, sont au programme.
L'Opéra de Paris, qui avait augmenté ses tarifs l'an dernier, lance une formule éprouvée par Stéphane Lissner à Milan: la création d'avant-premières réservées aux jeunes de moins de 28 ans à 10 euros. Treize avant-premières (25.000 places) leur seront ainsi proposées.
L'Opéra a commencé à rajeunir son public avec l'ouverture de la deuxième salle de Bastille en 1989. L'âge moyen des quelque 750.000 spectateurs par an est désormais de 46 ans.
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