"La Bohème" de Puccini au Théâtre des Champs-Elysées : des rires et des larmes, de la gaité et du drame
C’est un triomphe. Le public a commencé à manifester sa joie, son enthousiasme dès le premier tableau. À l’applaudimètre, La Bohème de Giacomo Puccini bat tous les records. La prestation des artistes, notamment celles de Selene Zanetti et Pene Pati qui incarnent le couple amoureux Rodolfo le poète désargenté et Mimi la voisine couturière, a déclenché des tonnerres d’applaudissements à plusieurs reprises avant une longue ovation finale. Le ténor, originaire des Iles Samoa, transporte son public avec sa voix à la fois d’une grande puissance et d’une douceur enveloppante. En effet, Pene Pati crée ce lien à la fois fragile et solide qui émeut profondément son auditoire. Que dire de la voix cristalline de Selene Zanetti ? Ce couple est bouleversant d’authenticité.
La vie de bohème
Le spectacle s’ouvre sur une mansarde où Rodolfo et son ami Marcello, peintre, grelottent de froid. Ils ne parviennent pas à travailler. Rodolfo décide de brûler son manuscrit pour se réchauffer. Ils ont faim et soif. Le poète et le peintre, bientôt rejoints par leurs camarades Colline le philosophe et Schaunard le musicien, sont animés de rêves, de joie mais sans le sou. C’est la vie de bohèmes, ces artistes fauchés qui se contentent de peu en imaginant un monde meilleur. Nous sommes à Paris, en 1830. La Bohème, opéra en quatre tableaux, de Giacomo Puccini, sur un livret en italien de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, est inspiré du roman d’Henri Murger, Scènes de la vie de bohème. Giacomo Puccini a fait réécrire le texte plusieurs fois à ses librettistes. Quatrième opéra de Puccini, La Bohème est devenue l’un des chefs-d’œuvre de l’opéra italien.
La Bohème, c’est aussi deux histoires d’amour : celle intériorisée et condamnée de Mimi et Rodolfo et celle exubérante de Marcello et la fantasque Musetta. Ces amours contrariées disent la société de l’époque, et sont un miroir tendu au présent. Alexandre Duhamel, Francesco Salvadori, Guillaume Worms et Amina Edris ont transcendé leurs rôles. On rit, on s’amuse et on pleure avec les personnages. C’est là la force de Puccini : intensité dramatique et générosité lyrique. L’amour et la mort liés, la gaîté et la tristesse simultanées, des rires et des larmes, la précarité et la richesse, La Bohème est un opéra de la vie.
La mise en scène efficace d’Eric Ruf et la direction d’orchestre de Lorenzo Passerini donnent une autre dimension à l’opéra. Le spectacle est fluide, dense, saisissant. La Bohème, un opéra à ne pas rater.
Fiche
Titre : La Bohème
Durée : 50mn - Entracte (30mn) - 55mn
Jusqu’au 24 juin au Théâtre des Champs-Elysées
Distribution
Lorenzo Passerini | direction
Eric Ruf | mise en scène et scénographie
Glysleïn Lefever | chorégraphie
Christian Lacroix | costumes
Bertrand Couderc | lumière
Selene Zanetti | Mimi
Pene Pati | Rodolfo
Alexandre Duhamel | Marcello
Francesco Salvadori | Schaunard
Guilhem Worms | Colline
Amina Edris | Musetta
Marc Labonnette | Alcindoro / Benoît
Rodolphe Briand | Parpignol
Orchestre National de France
Chœur Unikanti, Maîtrise des Hauts-de-Seine| direction Gaël Darchen
Opéra chanté en italien, surtitré en français et en anglais
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