"La Fille du régiment " à l'Opéra Bastille : Julie Fuchs et Lawrence Brownlee irrésistibles en Marie et Tonio

Pour son retour à Paris après douze ans d'absence, "La Fille du régiment" de Gaetano Donizetti, version Laurent Pelly, déclenche un triomphe auprès du public qui a réservé aux artistes des tonnerres d'applaudissements.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Julie Fuchs entourée de soldats dans "La Fille du régiment", à l'Opéra Bastille, 14 octobre 2024, à Paris. (ELISA HABERER / ONP)

Le public était-il en attente d'un spectacle léger et énergisant ? Mercredi 23 octobre, les trois premiers rôles, Julie Fuchs, Lawrence Brownlee et Lionel Lhote, ont été ovationnés à de multiples reprises et avec beaucoup de générosité. À l'applaudimètre, l'opéra La Fille du régiment est un triomphe.

Laurent Pelly transpose la première œuvre en français du compositeur italien Gaetano Donizetti qui se déroulait lors des campagnes napoléoniennes, pendant la Première Guerre mondiale. Créée à Paris en 1840, en pleine "napoléonmania" qui saisissait alors toute la France, ce bijou du bel canto (beau chant) est un opéra-comique en deux actes qui encense l'esprit de camaraderie militaire.

Marie et ses nombreux pères

Et Julie Fuchs devient Marie, garçon manqué qui suscite l'enthousiasme autour d'elle. La soprano française impressionne comme chanteuse, mais aussi comme actrice. Gaetano Donizetti recherchait l'émotion non dans les batailles, mais sur scène. Sous la baguette subtile du chef d'orchestre Evelino Pidò, Julie Fuchs et Lawrence Brownlee ne sont pas économes de leurs talents pour porter cette histoire d'amour entre une vivandière française, orpheline et adoptée par le vingt-et-unième régiment comme leur fille et mascotte, et le soldat tyrolien qui renie les siens pour elle.

Cet amour naissant se trouve contrarié quand une parente vient chercher la jeune femme. Marie est arrachée de son environnement, composé de soldats, et séparée de son amoureux. Elle rejoint sa famille aristocratique, un cadre étouffant pour l'ancienne vivandière.

Va-t-elle s'adapter à ce nouveau milieu ? Julie Fuchs, nostalgique de son passé, est débordante d'énergie. Ballottée entre deux mondes que tout oppose, son choix se précise. Elle manie humour et drôlerie, jusqu'à déclencher l'hilarité du public.

Cette version de Laurent Pelly, créée à Londres en 2007 et programmée à Paris en 2012, est interprétée pour la seconde fois à l'Opéra Bastille.

Julie Fuchs et Lionel Lhote dans "La Fille du régiment", à l'Opéra Bastille, le 14 octobre 2024, à Paris. (ELISA HABERER)

Parmi les adaptations, les dialogues signés Agathe Mélinand. "Mon travail a surtout consisté à pousser les caractères originaux tout en condensant et actualisant et la langue et le comique", explique-t-elle dans le livret. Quel est le profil psychologique de Marie ? "Un personnage de garçon manqué militairement conditionné qui, un jour, découvre ce qu'est l'amour et y va en gros godillots."

La Fille du régiment, un spectacle léger et subtil, anti-déprime, porté par des artistes exceptionnels.

La fiche

Genre : Opéra-comique en deux actes

Musique : Gaetano Donizetti (1797-1848)

Livret : Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François Bayard

Langue : français

Surtitrage : français et anglais

Direction musicale : Evelino Pidò

Mise en scène et costumes : Laurent Pelly

Décors : Chantal Thomas

Lumières : Joël Adam

Chorégraphie : Laura Scozzi

Dramaturgie et adaptation des dialogues : Agathe Mélinand

Cheffe des Chœurs : Ching-Lien Wu

Orchestre et chœurs de l'Opéra national de Paris

Distribution : Julie Fuchs, Lawrence Brownlee, Lionel Lhote, Susan Graham, Florent Mbia, Felicity Lott, Cyrille Lovighi et Mikhail Silantev

Dates : jusqu'au 20 novembre 2024

Lieu : Opéra Bastille, place de la Bastille, 75012 Paris

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