"La Finta Giardiniera" à l'Opéra de Rennes : Mozart brocarde l'hypocrisie
Mozart a 18 ans lorsqu’il reçoit de Munich le texte de "La Finta Giardiniera". Le jeune homme choisit de dépasser le registre de la farce pour livrer une partition pleine de vitalité et de profondeur. Une œuvre où les valets sont traités à égalité avec leurs maîtres, et où tout ce qui fait sourire - les évanouissements à répétition, les coups de théâtre - suscite notre compassion pour les pauvres gens que sont les personnages de théâtre.
Reportage : R. Bendayan / V. Bars / D. Merieux
Une comtesse et son amant
Trahisons, bagarres, amour charnel, chantages... Voilà toute la panoplie des sentiments amoureux réunie dans un opéra. Une comtesse et son amant jouent au chat et à la souris dans cette comédie cocasse et intriguante. Les personnages sont tous habillés de blanc comme pour se blanchir de leurs mensonges. Car la manipulation et l'hypocrisie sont aussi les thèmes phares de l'oeuvre : "Mon personnage est une caricature de la femme hystérique qui ne supporte rien. Elle est capricieuse. J'imagine toujours Mozart rire en écrivant ce rôle", dit Marie-Adeline Henry, soprano interprétant Arminda."La culture unit les gens"
"Par rapport à la situation politique actuelle, l'opéra est considéré comme superflu et non nécessaire. C'est vraiment dommage que la culture puisse prendre une seconde place. Quand on fait un opéra, on se rend compte qu'il n'y a pas que les chanteurs, les orchestres et leur chef. Il y a aussi toute une équipe technique et artistique qui s'occupent de notre maquillage, de nos coiffures, de nos costumes. La culture unie les gens", ajoute Marie-Adeline Henry."La Finta Giardiniera", c'est 28 airs d'opéra, un orchestre symphonique au complet et une fosse type mozartien. En représentation jusqu'au 7 juin prochain.
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