Cet article date de plus de quatre ans.

Le ministère de la Culture signale au parquet l'agression sexuelle présumée de la soprano Chloé Briot

La soprano Chloé Briot a révélé à la revue musicale "La lettre du musicien" avoir été victime d'agressions sexuelles répétées de la part d'un collègue chanteur.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
La soprano francaise Chloé Briot au studio 104 de Radio France lors de la soirée spéciale consacrée au tenor francais Roberto Alagna sur France Musique en 2018. (SADAKA EDMOND/SIPA)

Le ministère de la Culture a annoncé avoir procédé à un signalement auprès du procureur de la République après la plainte pour agression sexuelle déposée par la soprano française Chloé Briot contre un baryton. Le 17 août, la soprano Chloé Briot a révélé à la revue musicale La lettre du musicien (article abonnés) avoir été victime d'agressions sexuelles répétées de la part d'un collègue chanteur qui tenait le rôle-titre masculin dans la production de l'opéra contemporain L'inondation de Joël Pommerat.

Les faits remontent selon elle entre octobre 2019 et février 2020, sur le plateau de l'Opéra-Comique à Paris où le spectacle a été créé, ainsi qu'aux Opéras de Rennes et de Nantes, où il avait été repris. "Le ministère de la Culture a décidé de procéder à un signalement auprès du Procureur de la République au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale", indique-t-il dans un communiqué. Il "entend, plus généralement, manifester sa ferme volonté de prendre toute la mesure des violences sexistes et sexuelles dans le milieu musical", souligne le texte.

En "finir avec la loi du silence qui règne à l'opéra"

Un travail d'alerte, de prévention et d'accompagnement des structures de formation, de production et de diffusion sera ainsi mené en lien avec le Centre National de la Musique, "en y associant les représentants des artistes", précise-t-il. "Le résultat de ce travail sera présenté à la ministre de la Culture (Roselyne Bachelot) à la fin de l'année 2020".

Affirmant vouloir en "finir avec la loi du silence qui règne à l'opéra", la chanteuse a déclaré à La lettre du musicien que "pendant les répétitions et les filages, je n'arrivais pas à dire à mon collègue que sa manière de me toucher me déplaisait". "Certes, nous devions jouer une scène de sexe, mais il agissait toujours au-delà du cadre des propositions du metteur en scène et me faisait systématiquement passer pour une 'chieuse' auprès de ce dernier", ajoutait l'artiste, qui tenait le premier rôle dans l'opéra."Terrorisée à l'idée de mettre le bazar dans la production", la jeune femme s'est tue durant les répétitions avant la première à l'Opéra-Comique.

Au moment de la reprise du spectacle à Rennes, en janvier, puis à Nantes, les attouchements se sont reproduits selon elle. "En pleine représentation, il a palpé mon sein droit comme de la pâte à modeler" et dans une autre scène "il a écarté violemment mes jambes en mettant sa tête sur mon sexe", a-t-elle dit à la revue musicale. Elle affirme que ce comportement n'a pas changé bien qu'elle l'ait signalé au metteur en scène et aux directeurs d'opéra concernés, jusqu'à ce qu'Olivier Mantei, directeur de l'Opéra-Comique, écarte le chanteur des reprises prévues jusqu'en 2024.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.