Malika Bellaribi-Le Moal, le beau destin de la diva des banlieues
A trois ans et demi, la petite Malika Bellaribi, qui vit avec ses parents dans un bidonville de Nanterre, est renversée par un camion. Hanches brisées, elle est hospitalisée et restera éloignée de sa famille jusqu'à l'âge de 12 ans. C'est pourtant de ce drame que surgira la musique. Emmenée à la chapelle de l'hôpital, elle entend l'Ave Verum de Mozart. Et cette enfant clouée sur son lit a alors l'impression de marcher et même de voler.
La petite fille se retrouve élevée dans deux cultures, chrétienne pour la musique et musulmane par sa famille. Sa maman considère que chanter est un pêché, mais elle pense aussi que quelle que soit la religion, on adore tous le même dieu. Une ouverture d'esprit qui aidera la petite Malika.
Professionnelle à 35 ans
La musique est là. Mais elle n'est pas encore complètement entrée dans la vie de Malika. Il faudra attendre plus tard, lorsqu'à 22 ans elle consulte une psychothérapeute qui lui conseille une voie, celle du chant lyrique. Le chemin est tracé, mais il faut alors beaucoup travailler. Et Malika Bellaribi ne manque pas de courage. D'écoles prestigieuses en professeurs renommés, elle se lance à 35 ans dans une carrière professionnelle.
Dès lors, elle est non seulement accueillie sur les plus grandes scènes, mais elle se donne une mission : transmettre ce plaisir de chanter à ceux qui, comme elle, ne sont pas nés dans un coin de la société desservi par l'opéra ! Sa manière à elle de lutter contre l'injustice sociale. Elle a donc décidé de travailler dans les quartiers en donnant aux jeunes, dit-elle, des outils leur permettant, à travers la musique, de se sortir de l'échec scolaire, de refuser la prédétermination engendrée par la position sociale de départ.
Ateliers lyriques
Depuis une douzaine d'années maintenant, la cantatrice organise ses ateliers lyriques dans les quartiers difficiles. L'été, elle emmène ses élèves, de tous âges, dans le site magnifique de Larressingle, dans le Gers. Cette année, elle propose sa version de Carmen, "Carmen citoyenne" chantée par ses élèves de Bondy et de Créteil. Elle a mis au point une méthode d'enseignement basée sur l'usage des cinq sens et dans laquelle la notion de plaisir est prédominente.
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