Monument délaissé de l’opéra-comique, "La Dame blanche" de Boieldieu réapparait à l’Opéra de Nice
Pour son premier opéra de l’année, l’Opéra de Nice a choisi de présenter "La Dame blanche" du compositeur François-Adrien Boieldieu. Un opéra-comique écrit en 1825 qui rencontra un très grand succès. Trois représentations seulement sont programmées.
Créé en décembre 1825 à l’Opéra-Comique à Paris, La Dame blanche connut un énorme succès et fut joué plus de 1500 fois. Un opéra-comique en trois actes écrit par le compositeur François-Adrien Boieldieu, sur un livret d’Eugène Scribe. Une œuvre majeure du genre qui inspira d’autres compositeurs, et non des moindres : Rossini, Wagner ou encore Bizet.
Je pense que c’est parce que la musique est très entraînante, très belle. C’est un opéra-comique où en fait, quand on sort, on fredonne des airs de La Dame blanche.
Valérie NègreMetteuse en scène
C’est peut-être ce qu’il est arrivé à Hergé qui, dans Le Crabe aux pinces d'or, fait entonner à Tintin enivré par les vapeurs de vin, L'Air de Jenny, extrait de la pièce de Boieldieu.
Version raccourcie et réorchestrée
L'œuvre de Boieldieu s'inspire de deux romans de Walter Scott, Le Monastère et Guy Mannering. Longtemps oubliée, des artistes (et avec eux le public) redécouvrent avec un certain intérêt La Dame blanche et son histoire pleine de rebondissements qui se déroule dans une Écosse peuplée d’intrigants, d’amoureux, de vieux châteaux et de (faux) fantômes. "Avec ses airs tour à tour virtuoses et lyriques, tendres ou envolés, La Dame blanche est un peu la quintessence des goûts de l’époque, mêlant avec génie le romantisme noir et le belcanto le plus pur", peut-on lire sur le site de l’Opéra de Nice.
Les scènes sont entrecoupées de texte, au lieu d’être entrecoupées de récitatif, comme on peut avoir chez Mozart par exemple. Ce qui permet de vraiment raccrocher le public, surtout de nos jours, à l’intrigue, à l’action, à ce qu’il se passe ; et puis c’est vraiment un travail très riche, parce que l’on est dans la théâtralité, dans l’action, et on ne se cache pas derrière la musique
Amélie RobinsSoprano
Mais, en raison des mesures sanitaires, impossible de jouer la version originale, il a fallu la raccourcir et la réorchestrer pour présenter un spectacle de deux heures seulement. "On a tout réduit. En plus du fait qu’il n’y a pas de décors, il n’y a pas non plus d’entracte. Donc l’œuvre qui dure normalement deux heures quarante-cinq, dure maintenant deux heures, on a dû couper, couper. Il y a des coupures qui sont un peu drastiques, mais du coup, on retrouve un rythme plus contemporain", explique la cheffe d’orchestre Alexandra Cravero.
"La Dame blanche" - les 21, 23 et 25 janvier 2022 - La Diacosmie, deuxième scène de l’Opéra de Nice - tarifs de 31 à 47 euros, 5 euros pour les étudiants - renseignements et réservation sur le site de l’opéra.
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