Mort du pianiste Alexis Weissenberg
Dans les années 1970 et 80, cet artiste d'une grande intelligence, qui se produisait sur les plus prestigieuses scènes internationales, était régulièrement l'invité de l'émission "Le Grand Echiquier" de Jacques Chancel, sa notoriété débordant ainsi du seul cadre musical.
Entre-temps, une partie de la critique a boudé ce pianiste devenu (trop ?) célèbre. Certains de ses détracteurs considéraient que son jeu sobre était trop aride et mécanique. En tant que compositeur, Alexis Weissenberg a signé notamment une "Sonate en état de Jazz", ainsi qu'une comédie musicale en 1979, "La Fugue"... étrillée par une partie de la presse à l'époque. En tant qu'interprète, ses enregistrements de Liszt du début des années 1970 sont considérés comme des références. Alexis Weissenberg a enregistré des oeuvres de Beethoven, Rachmaninoff, Brahms, Bach, Stravinsky.
Virtuose précoce
Né à Sofia, en Bulgarie, le 26 juillet 1929, Alexis Weissenberg débute le piano à seulement 3 ans, avec le pédagogue et compositeur Pancho Vladiguerov (1899-1978). Il donne son premier concert à 8 ans. Sa jeune carrière l'emmène en Turquie, en Égypte, en Palestine et en Afrique du Sud. En 1946, inscrit à la Julliard School de New York, il devient l'élève d'Olga Samaroff (1880-1948). Il rencontre également deux grands musiciens que le nazisme a poussés à l'exil aux Etats-Unis : l'illustre pianiste autrichien Artur Schnabel (1882-1951) et la pianiste claveciniste polonaise Wanda Landowska (1879-1959).
En 1947, à 18 ans, Weissenberg remporte le Concours International Leventritt et débute à Carnegie Hall, à new York, avec l’Orchestre Philharmonique local dirigé par George Szell et l'Orchestre de Philadelphia sous la direction d'Eugène Ormandy. Il se produit bientôt en Amérique Centrale, en Amérique du Sud, en Israël, en Afrique, aux Etats-Unis, puis à Paris, Vienne, Madrid, Milan.
Par la suite, entre 1957 et 1966, désireux d'apprendre et d'enseigner, Weissenberg prend quelques distances avec les récitals internationaux. En 1966, il fait son retour à Paris, puis à New York, avec l'Orchestre Philharmonique. Il joue le Premier Concerto de Tchaïkovski à Berlin avec Herbert von Karajan. Parmi les nombreux chefs d'orchestre avec lesquels Alexis Weissenberg a joué, figurent l'Américain Leonard Bernstein, le Français Georges Prêtre, le Britannique Georg Solti, les Italiens Claudio Abbado et Carlo Maria Giulini, le Japonais Seiji Ozawa...
Concertiste... et pédagogue
Parallèlement à sa carrière de concertiste, Weissenberg a fondé la Alexis Weissenberg’s Piano Master Class à Engelberg, en Suisse. Il y a accueilli des jeunes pianistes comme Cédric Tiberghien ou Simon Mulligan. Le pianiste franco-bulgare donnait également des masterclasses dans le monde entier.
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