Musique contemporaine : opéra au cinéma et concerts au festival Musica
Jusqu'au 5 octobre, récitals, concerts, spectacles et mixages de musique électroacoustique rendront compte du bouillonnement de la création musicale et du répertoire contemporain. La musique contemporaine a parfois la réputation d'être destinée à des spécialistes, notamment quand elle est marquée par l'absence de mélodie, l'abstraction et un caractère expérimental. "C'est une musique dans laquelle il faut se plonger", explique à l'AFP le directeur de Musica, Jean-Dominique Marco, mais le festival "n'est pas destiné à des musicologues", insiste-t-il. "La démonstration de Musica depuis 30 ans, c'est que l'on n'a pas besoin de connaître cette musique d'un point de vue technique ou scientifique pour l'apprécier", plaide-t-il.
Le festival a confié une bonne part des programmes d'orchestre de sa 31e édition à deux jeunes compositeurs, Yann Robin et Francesco Filidei. Le "Monumenta" du premier, création mondiale, mobilisera près d'une centaine de musiciens lors du concert d'ouverture du festival.
Les spectacles mettront aussi en avant de jeunes compositeurs d'opéra contemporain, comme le Portugais Vasco Mendonça avec "The House Taken over", oeuvre fantastique créée cet été à Aix-en-Provence, et le Franco-Argentin Sebastian Rivas, avec "Aliados", qui met en scène une visite de Margaret Thatcher à Augusto Pinochet. Ce dernier "opéra du temps réel" (les faits dont il s'inspire datent de 1999), créé en juin à Gennevilliers, fait appel à des techniques de pointe: les voix des protagonistes ont été traitées, filtrées pour accentuer leur ressemblance avec celles de la dame de fer et du dictateur chilien.
L'acteur Charles Berling prêtera par ailleurs sa voix à une "version concertante" d'une pièce radiophonique du même Sebastian Rivas, "La Nuit hallucinée", un récital poétique et musical autour des "Illuminations" d'Arthur Rimbaud.
Des concerts sous casque pour une "intimité maximale" avec l'artiste
Deux captations d'opéras contemporains seront projetées lors du festival dans des salles de cinéma. Il s'agit de "Written on Skin" du Britannique George Benjamin, créé en 2012 au Festival d'Aix-en-Provence, et du dernier opéra de Philip Glass, "The Perfect American", filmé au début de l'année lors de sa création à Madrid. En installant le public dans le confort visuel et sonore d'un cinéma, les organisateurs veulent "questionner la perception que l'on a de cet art scénique".
Egalement en dehors des sentiers battus, ils proposent cette année au public d'écouter avec un casque sur les oreilles des concerts interprétés sur scène par des musiciens électro du studio La Muse en Circuit. "A l'opposé des concerts qui ont tendance à devenir de grandes messes, c'est la proposition d'une plongée dans une intimité maximale avec l'artiste", explique Jean-Dominique Marco. Dans le domaine de l'électroacoustique, une soirée sera consacrée le 26 septembre au "pape de la musique concrète", le compositeur Pierre Henry, qui mixera deux de ses oeuvres.
Le programme complet du festival est disponible sur le site du Festival Musica
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