Polémique Dutilleux : l'Académie des Beaux-Arts s'en mêle
La Mairie de Paris avait mis en avant l'avis du Comité d'histoire, consulté avant toute pose de plaque dans la capitale, qui avait donné un avis positif mais rappelé qu'Henri Dutilleux avait écrit en 1942 une musique pour un film de propagande de Vichy. La Mairie a dès lors décidé de surseoir à la pose dans un contexte "marqué par les attentats de janvier et la commémoration de l'anniversaire de la libération des camps de concentration d'Auschwitz et Birkenau", a justifié Christophe Girard, maire du IVe arrondissement où devait être posée la plaque.
Une décision "précipitée, injuste et insultante"
L'Académie des Beaux-Arts "proteste vivement contre cette décision précipitée de la Mairie de Paris qu'elle juge injuste et insultante pour la mémoire de ce grand musicien, internationalement reconnu et respecté".
Elle rappelle qu'Henri Dutilleux, "figure majeure de la musique française, a fait preuve d'un soutien aux forces de la Résistance, comme son appartenance au Front national des musiciens (qui défendait les musiciens persécutés pendant la guerre) l'atteste".
Henri Dutilleux a "également mis en musique, pendant l'Occupation, des poèmes de Jean Cassou, grande figure de cette même résistance", rappelle l'Académie.
La décision de la ville de Paris d'ajourner la pose de la plaque sur l'immeuble où a vécu le compositeur Henri Dutilleux, disparu en 2013, sur l'Île Saint-Louis à Paris, a déclenché une polémique dans les milieux musicaux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.