Réforme des retraites : après sept semaines de grève, l'Opéra de Paris rouvre ses portes
L'institution était à l'arrêt depuis un mois et demi, déterminée à défendre le régime spécial dont elle bénéficie. Celui-ci est voué à disparaître dans le cadre de la réforme du système de retraite promue par le gouvernement.
Une grève historique. L'Opéra de Paris a retrouvé son public, samedi 25 janvier, au son des Contes d'Hoffmann, après sept semaines de grève contre la réforme des retraites. En un mois et demi de grève, plus de 70 spectacles ont été annulés. Les pertes en billetterie, qui atteignent désormais près de 15 millions d'euros, sont supérieures à la contribution annuelle de l'Etat à la Caisse de retraite de l'Opéra.
L'Opéra de Paris avait prévenu les spectateurs de la lecture d'un texte de l'intersyndicale avant le début de la représentation.
#ContesHoffmann
— Opéra de Paris (@operadeparis) January 25, 2020
La représentation de l’opéra « Les Contes d’Hoffmann » de ce samedi 25 janvier à 19h30 à l’Opéra Bastille est confirmée.
Pour votre information, un texte de l’intersyndicale de l’Opéra de Paris sera lu avant le lever de rideau. pic.twitter.com/MegTtXnoBR
"Pour préserver l'intégrité économique de l'Opéra, nous avons pris la décision d'assurer ce spectacle ce soir, mais nous restons mobilisés pour le retrait de ce projet de loi", peut-on entendre dans une vidéo partagée sur Twitter par un spectateur dans la salle.
Lecture d’un texte de l’intersyndicale des artistes de @operadeparis après avoir annoncé avec une pointe d’émotion que la Direction était très heureuse que cette représentation puisse enfin se tenir.
— Freak McLyric (@FreakMcLyric) January 25, 2020
La réaction du public évolue au fil de la lecture... pic.twitter.com/6hxOL4c5W0
Le discours de l'intersyndicale, entrecoupé de huées et d'applaudissements, ne précise pas si la reprise des représentations est définitive. "Nous avons tâché par de nombreux moyens de faire entendre notre profond attachement à l'excellence de notre maison ainsi qu'à la transmission d'un patrimoine culturel unique", a précisé le représentant de l'intersyndicale.
Un régime spécial qui date de 1698
A quelques heures de Noël, la mobilisation des grévistes de l'Opéra de Paris avait fait le tour du monde quand une quarantaine de danseuses du corps de ballet avaient donné un mini-spectacle improvisé devant des affiches "Opéra de Paris en grève" et "La culture est en danger", sous les applaudissements des badauds.
L'Opéra comme la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme des retraites du gouvernement. Le régime spécial de l'Opéra est l'un des plus anciens de France, puisqu'il date de 1698, sous Louis XIV. Ce régime permet de tirer sa révérence à 42 ans, compte tenu de la "pénibilité" du métier, des risques de blessure et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d'excellence.
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