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Un opéra inspiré du rapt de Patty Hearst en première mondiale à Toulouse
L'enlèvement en 1974 de Patricia Hearst, fille d'un magnat de la presse américaine, puis son ralliement à ses ravisseurs d'extrême gauche, ont marqué l'époque, suscitant livres et film. Ils inspirent aujourd'hui un opéra français, "Les pigeons d'argile", dont la première mondiale a lieu mardi au Théâtre du Capitole à Toulouse.
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Un scénario inspiré du polar
Le compositeur Philippe Hurel s'est appuyé sur un livret original réalisé par le romancier Tanguy Viel, familier des polars américains.
Le compositeur Philippe Hurel s'est appuyé sur un livret original réalisé par le romancier Tanguy Viel, familier des polars américains.
La fille du milliardaire s'appelle ici Patty Baer, enlevée par un couple de révolutionnaires, Toni et sa compagne Charlie, au soir d'une fête où Bernard Baer et sa fille ont multiplié les tirs aux pigeonsd'argile.
Les kidnappeurs ne veulent pas de rançon mais exigent que le milliardaire aide les plus démunis. Toni persuade Patty de rejoindre le groupe, et Charlie s'aperçoit que les deux jeunes gens sont aussi réunis par l'amour.
Elle se laisse arrêter tandis que Toni et Patty prennent la fuite, couverts par Pietro, père du révolutionnaire, qui est abattu par la chef de la police. Leur cavale s'achève lors d'un braquage de banque qui tourne mal et coûte la vie à Charlie, venue s'interposer.
Une mise en scène nerveuse inspirée du cinéma
La mise en scène de Mariame Clément adopte de nombreux outils du cinéma : flashback, séquences se déroulant simultanément dans des lieux différents de la scène comme des plans de film rapprochés au montage, vidéos d'une fusillade, d'une poursuite en voiture illustrant le récit des protagonistes....
La mise en scène de Mariame Clément adopte de nombreux outils du cinéma : flashback, séquences se déroulant simultanément dans des lieux différents de la scène comme des plans de film rapprochés au montage, vidéos d'une fusillade, d'une poursuite en voiture illustrant le récit des protagonistes....
"Le dispositif de l'opéra est classique mais nous l'avons monté de manière très nerveuse, contemporaine, comme un film", explique Philippe Hurel.
Les auteurs poussés hors de leur zone de confort
Philippe Hurel, 58 ans, créateur confirmé, a souvent utilisé les voix, mais concède avoir eu "la frousse" quand le directeur artistique du théâtre du Capitole Frédéric Chambert lui a commandé un opéra. Tanguy Viel, 40 ans, avoue "avoir eu peur aussi de passer du roman au dialogue sur scène, une forme complètement étrangère".
A en croire les deux complices, l'aventure, commencée il y a trois ans, s'est pourtant déroulée sans heurts, pour le livret écrit en premier comme pour la musique pour laquelle Philippe Hurel n'a pas eu recours à l'électronique mais seulement aux instruments de l'orchestre, dirigé par Tito Ceccherini.
Le compositeur Philippe Hurel a voulu que les voix des six personnages de la distribution, entièrement francophone, "passent au dessus de l'orchestre".
Lors des dernières répétitions, les barytons Vincent Le Texier (Baer) et Aimery Lefèvre (Toni), le ténor Gilles Ragon (Pietro), les mezzos Gaëlle Arquez (Charlie) et Sylvie Brunet-Grupposo (chef de la police), la soprano Vannina Santoni (Patty) ont ainsi fait valoir la qualité et la diversité de leurs couleurs vocales.
S’il est centré autour de l’enlèvement de Patricia, cet opéra évoque "l’emprise idéologique sur la conscience humaine et la radicalité de l’action subversive" tout en "questionnant un thème de société d’une actualité brûlante", souligne le dossier de présentation.
"Les Pigeons d'Argile" seront joués à quatre reprises au Théâtre du Capitole entre le 15 et le 22 avril.
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