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Un son retrouvé : l'intégrale de la Callas remastérisée
C'est la "diva assoluta", "la divina" : Maria Callas conserve une telle aura que la maison de disque Warner Classics s'est lancée dans un gigantesque travail de "remastérisation" de l'intégrale des enregistrements en studio de la cantatrice, remontant aux bandes originales menacées par le temps.
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Le volumineux coffret de 69 CD qui paraît le 22 septembre est le fruit de 18 mois de recherche et de travail sur les documents et "bandes-mères" d'époque.
L'avancée des techniques de traitement du son et le risque de voir se perdre certaines bandes originales fragiles des années 50 justifient cette nouvelle restauration, selon Allan Ramsay, chef de l'équipe de quatre personnes qui a officié dans les studios londoniens d'Abbey Road. Pour mesurer le fossé avec les précédentes éditions, il recourt à la métaphore de l'appareil photo numérique. "Si vous prenez un appareil photo à 1 mégapixel, il prend de jolies photos, mais en 12 mégapixels, la définition est tellement supérieure! Avec le son, c'est pareil, on est passé de 16 bits dans les années 1980 à 24 bits aujourd'hui", explique-t-il.
Les vrombissements des Vespas autour de la Scala à Milan enfin éliminés...
Le catalogue de La Callas a déjà été revisité deux fois, lors du passage du disque au CD dans les années 80, et en 1997, mais sans revenir aux "bandes-mères" d'origine. Pour Allan Ramsey, cela fait une vraie différence. "On a pu régler des problèmes techniques d'origine, comme le vrombissement des vespas autour de la Scala", souligne-t-il. "Les techniciens de l'époque avaient d'ailleurs laissé des notes, où ils mentionnaient les bruits de trafic et demandaient qu'on fasse le maximum pour les éliminer". La technologie numérique, qui visualise à l'écran les fréquences, a permis d'isoler ces bruits et de les éliminer sans toucher aux basses et à la musique.
Une "Norma" de légende
Les techniciens sont retournés aux bandes-mères analogiques d'origine pour tous les enregistrements, sauf pour "Médée" (1957) car elles ont été perdues. Le coffret rassemble les 26 intégrales d'opéras et les treize récitals gravés par Maria Callas. Les tout premiers enregistrements en 1949 (pour le label italien Cetra Records à Turin) ont été gravés sur 78-tours, avant l'arrivée des cassettes et des vinyls LP (33-tours). Les derniers enregistrements eurent lieu en 1969.
La massive soprano wagnérienne des débuts s'était métamorphosée depuis longtemps, à coup de régimes drastiques, en svelte "Divina", s'imposant dans les grands rôles du bel canto, Norma de Bellini ou Lucia de Donizetti, avec une agilité vocale alliée à une puissance dramatique inégalées dans l'opéra. Elle a marqué définitivement certains rôles, comme "Norma", qu'elle a chantée pas moins de 89 fois entre 1948 et 1969. C'est dans "Norma" qu'elle fit ses débuts prestigieux à Londres, New York et Paris. Et sa dernière apparition dans un opéra remonte à la légendaire mise en scène de "Norma" de Franco Zeffirelli à Paris en 1964 et 1965.
Voyage sur 20 ans de la Callas
Sa voix atteint à l'époque un raffinement incomparable, mais le rôle est devenu trop exigeant pour elle. Car depuis 1959, sa vie artistique passe au second plan, dans le tourbillon mondain dans lequel l'entraîne Aristote Onassis. Après la rupture avec Onassis - qui épouse en 1968 Jacky Kennedy - ell tente de relancer sa carrière avec une série de récitals avec son partenaire historique, le ténor Giuseppe di Stefano, mais leur qualité était décevante et les disques ne furent jamais édités.
"Ce qui est passionnant dans la réédition du catalogue entier, c'est le voyage de sa voix sur 20 ans, entre 1949 et 1969. Même à la fin, quand elle a de vrais problèmes avec sa voix, il y a une musicalité merveilleuse, chaque décennie est magique", dit Allan Ramsay. Maria Callas, née Kalogeropoulou à New York dans une famille d'origine grecque, est morte à 53 ans en 1977, probablement d'une crise cardiaque, alors qu'elle vivait recluse dans son appartement parisien.
Les vrombissements des Vespas autour de la Scala à Milan enfin éliminés...
Le catalogue de La Callas a déjà été revisité deux fois, lors du passage du disque au CD dans les années 80, et en 1997, mais sans revenir aux "bandes-mères" d'origine. Pour Allan Ramsey, cela fait une vraie différence. "On a pu régler des problèmes techniques d'origine, comme le vrombissement des vespas autour de la Scala", souligne-t-il. "Les techniciens de l'époque avaient d'ailleurs laissé des notes, où ils mentionnaient les bruits de trafic et demandaient qu'on fasse le maximum pour les éliminer". La technologie numérique, qui visualise à l'écran les fréquences, a permis d'isoler ces bruits et de les éliminer sans toucher aux basses et à la musique.
Une "Norma" de légende
Les techniciens sont retournés aux bandes-mères analogiques d'origine pour tous les enregistrements, sauf pour "Médée" (1957) car elles ont été perdues. Le coffret rassemble les 26 intégrales d'opéras et les treize récitals gravés par Maria Callas. Les tout premiers enregistrements en 1949 (pour le label italien Cetra Records à Turin) ont été gravés sur 78-tours, avant l'arrivée des cassettes et des vinyls LP (33-tours). Les derniers enregistrements eurent lieu en 1969.
La massive soprano wagnérienne des débuts s'était métamorphosée depuis longtemps, à coup de régimes drastiques, en svelte "Divina", s'imposant dans les grands rôles du bel canto, Norma de Bellini ou Lucia de Donizetti, avec une agilité vocale alliée à une puissance dramatique inégalées dans l'opéra. Elle a marqué définitivement certains rôles, comme "Norma", qu'elle a chantée pas moins de 89 fois entre 1948 et 1969. C'est dans "Norma" qu'elle fit ses débuts prestigieux à Londres, New York et Paris. Et sa dernière apparition dans un opéra remonte à la légendaire mise en scène de "Norma" de Franco Zeffirelli à Paris en 1964 et 1965.
Voyage sur 20 ans de la Callas
Sa voix atteint à l'époque un raffinement incomparable, mais le rôle est devenu trop exigeant pour elle. Car depuis 1959, sa vie artistique passe au second plan, dans le tourbillon mondain dans lequel l'entraîne Aristote Onassis. Après la rupture avec Onassis - qui épouse en 1968 Jacky Kennedy - ell tente de relancer sa carrière avec une série de récitals avec son partenaire historique, le ténor Giuseppe di Stefano, mais leur qualité était décevante et les disques ne furent jamais édités.
"Ce qui est passionnant dans la réédition du catalogue entier, c'est le voyage de sa voix sur 20 ans, entre 1949 et 1969. Même à la fin, quand elle a de vrais problèmes avec sa voix, il y a une musicalité merveilleuse, chaque décennie est magique", dit Allan Ramsay. Maria Callas, née Kalogeropoulou à New York dans une famille d'origine grecque, est morte à 53 ans en 1977, probablement d'une crise cardiaque, alors qu'elle vivait recluse dans son appartement parisien.
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