OrelSan visé par une pétition pour son usage du mot "mongol" dans une chanson
Une association d'échanges culturels entre la France et la Mongolie juge l'usage du mot "mongol" par le rappeur "raciste et discriminatoire" et appelle à boycotter Orelsan et sa chanson.
Certains passages du dernier single d'OrelSan, L'odeur de l'essence, ne passent pas auprès de l'association Routes Nomades, qui oeuvre aux échanges culturels entre la France et la Mongolie. Dans ce morceau politique explosif sorti le 17 novembre, qui prophétise le "crash" de la société, c'est le terme "mongol" qui fait polémique.
"On prend des mongols, leur donne des armes / Appelle ça justice, s’étonne des drames", rappe OrelSan au coeur de sa chanson. Et il ajoute un peu plus loin : "Depuis qu'les mongols sont devenus des experts / Entourés d'mongols, l'Empire mongol / On fait les mongols pour plaire aux mongols."
L'association Routes Nomades a lancé début décembre une pétition sur Change.org signée à ce jour par près de 13 000 personnes, pour demander le "boycott d'Orelsan" et "l'abolition de la connotation offensante du terme "Mongol" de la langue française.
L'association réclame des excuses publiques
"Le terme mongol définit l’identité culturelle et nationale de tout un peuple. Ce nom qui devrait être neutre comme les adjectifs français, anglais, juif, inuit et bien d’autres, est malheureusement encore et toujours en usage en français, connoté d’idiot", rappelle l'association, qui considère que bien que la chanson ne renvoie "pas aux gens de nationalité ou d’origine mongole (de Mongolie), son usage reste raciste et discriminatoire".
L'association entend "faire pression sur les médias pour ne plus diffuser cette chanson" et sur "les salles de concerts et festivals pour déprogrammer ce chanteur", tant qu'OrelSan n'aura pas fait "des excuses publiques" et retiré "la partie incriminée de la chanson".
OrelSan déjà mis en cause par le passé
Ce n'est pas la première fois que les paroles d'OrelSan font polémique. La plus violente des controverses remonte à 2009, autour de sa chanson Sale Pute, dans lequel il se mettait dans la peau (de fiction) d'un homme trompé, insultant et menaçant sa compagne dans des termes très violents.
Accusé par les associations féministes d'inciter à la violence contre les femmes, le rappeur avait été déprogrammé de nombreuses salles et festivals à la veille de son départ en tournée. Ce qui avait failli lui coûter sa carrière, comme on le voit dans le récent documentaire Montre jamais ça à personne réalisé par son frère Clément.
Or il se trouve qu'OrelSan doit justement entamer le 15 janvier 2022 une tournée d'une trentaine de dates, dont cinq AccordHotel Arena (Paris Bercy) du 15 au 19 mars. Une tournée à guichets fermés dont les billets se sont écoulés en un temps record.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.