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Otzeki, Aliocha, Juliette Armanet, Loyle Carner, The Pirouettes : 5 nouvelles têtes repérées à Fnac Live

Les jeunes talents étaient à l'honneur du 6 au 8 juillet au festival Fnac Live 2017, dont la programmation éclectique aime faire se côtoyer têtes d'affiche (Biolay, Camille, Julien Doré...) et nouveaux artistes prometteurs. Culturebox a sélectionné pour vous ses coups de cœur de la nouvelle génération, par ordre d'apparition dans la programmation.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Joel et Mike de Otzeki, notre gros coup de coeur du Fnac Live 2017, ont terminé en caleçon.
 (Christophe Crénel)
1.
THE PIROUETTES 
(18h, jeudi 6 juillet) : Le duo pop The Pirouettes ouvre le bal de la septième édition du Fnac Live Festival. Léo et Vickie, le jeune couple à la scène comme à la ville, entame son concert par "Coup d'éclat", issu de leur premier album "Carrément Carrément" sorti en septembre dernier. Avec son joli minois à frange et sa tenue de sport sexy qui évoque davantage la gamine à tempérament que les séances de fitness, Vickie est particulièrement craquante. Après "Je nous vois" et "Carrément Carrément",  vient l'heure de leur hit "L'escalier", où le sérieux Léo, t-shirt Justin Bieber en dreadlocks, esquisse une danse. Pendant quarante minutes, The Pirouettes offre un show propre et fidèle à leur album, une pop électronique et énergique, joyeuse et pleine de légèreté. Pour leur deuxième grande scène après les Solidays, les jeunes talents de la french pop, originaires d'Annecy, défendent leur univers inspiré des "eighties" sans trac ni fausse note. On laisse The Pirouettes sur un hommage aux Rita Mitsouko dans leur "Dernier Métro", où ils entonnent un couplet de "Marcia Baila". Découvrez en replay leur live en intégralité sur Culturebox.
Vickie et Léo, 22 et 23 ans, assurent leur set en ouverture du Fnac Live Festival, le 6 juillet 2017
 (Elise Koutnouyan)
2.
OTZEKI 

(17h55, Vendredi 7 juillet) Ce duo anglais restera pour nous LA révélation du Fnac Live 2017. Ils étrennaient vendredi par 35 degrés (à l'ombre) la scène du parvis de l'Hôtel de Ville devant un public clairsemé qui n'avait jamais entendu parler d'eux et les soucis techniques les accablaient. Les Londoniens Joel et Mike nous ont pourtant flanqué les frissons et offert un vrai "moment" de festival. On avait déjà repéré leur musique, à laquelle il suffit de jeter une oreille une seule fois pour succomber. Une guitare délicate aux notes liquides (à la The xx), un synthé rêveur, des textures feutrées et des beats électroniques. Et surtout un chanteur habité à la voix délicieusement voilée. Sur scène, la présence de ce dernier, qui est aussi guitariste et s'impose en leader naturel du tandem, est inouïe. Il donne tout, de la voix et du geste, comme si sa vie en dépendait, s'agenouillant, battant des bras et  passant de la carresse vocale à l'éructation en un battement de cils, osant au micro sans prévenir des décharges cathartiques à la Jim Morrison (The Doors). Il livrait surtout a capella une version estomaquante de leur single "Already Dead", haranguant Notre Dame (sur sa gauche) d'un "Je suis déjà mort, la vie est dans vos têtes" (extrait ci-dessous). Moment d’intensité maximale. Mais bien sûr, ce que l’écume retiendra de ce concert c’est surtout que les deux garçons, très queer dans l’attitude, ont rapidement terminé en slip et caleçon, ôtant sur scène au fur et à mesure chemises et pantalons, le chanteur se ceignant d’une pudique serviette blanche. Extraordinaires Otzeki, qu'on prononce désormais avec des trémolos dans la voix. (revoir le concert de Otzeki au Printemps de Bourges 2017)
 

Le chanteur de Otzeki termine en slip sur scène au Fnac Live, juste ceint d'une pudique serviette.
 (Laure Narlian / Culturebox)

https://twitter.com/Nijikid/status/883612072260628483

3.
Juliette Armanet 
Vendredi 7 juillet, 18h. "Est-ce que tout le monde est bien installé ?" Oui, on est même très bien installé, sous les dorures du salon de l’Hôtel de Ville, en compagnie de Juliette Armanet. Seule avec son piano, la digne héritière de Véronique Sanson offre sa variété chic et un peu rétro aux oreilles attentives amassées devant la scène. "Manque d’amour", "L’amour en solitaire", "La Carte Postale"… Juliette Armanet nous embarque dans sa bulle poétique et intimiste où l’amour est roi. On tombe vite sous le charme de la voix et du personnage, qui aime déconner avec son public, lui fait imiter le vent et y cherche son "Alexandre". Clôture de ce (trop) court concert, "Je te sens venir", sa reprise améliorée du tube de The Weeknd, illustre à merveille l’ambivalence de cette chanteuse délicieusement drôle et mélancolique.
Juliette Armanet au Fnac Live le 7 juillet 2017.
 (Sarah Bastin)
4.
Loyle Carner 
Vendredi 7 juillet, 19h45. Ce n’était pas une mince affaire de succéder au set hip hop ultra énergique de Alltta. Fnac Live avait parié avec raison sur Loyle Carner pour relever le défi. Le premier album de ce Londonien de 22 ans, "Yersterday’s Gone" paru en janvier, l’a en effet imposé comme une des plus prometteuses figures du hip hop britannique. Loyle Carner propose un rap sensible et introspectif nourri au jazz et à la soul, mais aussi au rock (il cite Hendrix et Led Zep dans un texte). Atteint d’hyperactivité et de troubles de l’attention, le rappeur déploie sur scène sa nature la plus énergique et impressionne d’emblée. Il faut faire vite, il a 20 petites minutes pour convaincre. Au micro, il est brillant et expressif, avec un flow magistral. Mais sa technique verbale irréprochable n’est pas seule responsable de son charme. La sincérité qui exsude de tous ses pores et sa présence à la fois radieuse et presque étonnée par l’accueil enthousiaste du public parisien (qui sait reconnaître les bonnes choses), font toute la différence. Durant le set, épaulé en arrière plan de son Dj qui finira au micro à ses côtés, Loyle Carner s’éclate visiblement, agite frénétiquement un maillot de football (de Manchester United avec Cantona en médaillon), vilipende le Brexit et tient à convaincre le moindre festivalier égaré. Il termine sur l'euphorique "No CD", dont tout le monde peut comprendre le refrain: "on n’a pas d’argent parce qu’on a tout dépensé dans les vieux CD de Jay Z et ODB". Vous n’aurez pas ce problème : courez écouter son disque sur n’importe quelle plateforme. 
Loyle Carner (à gauche), étoile montante du rap britannique, au Fnac Live 2017.
 (Laure Narlian / Culturebox)
5.
Aliocha 
Samedi 8 juillet, 19h45. Le soleil chauffe encore quand Aliocha Schneider, petit frère de l’acteur césarisé Niels s’avance seul tout au-devant de la scène du Fnac Live. Le franco-canadien de 23 ans, boucles dorées et gueule d’ange, accorde rapidement sa guitare et salue le public avec une candeur juvénile et un léger accent québécois. Quelques accords plus tard, le jeune premier a mis tout le monde d’accord : sa folk sincère touche en plein cœur un public attentif et silencieux. Le compositeur dévoile les titres de son album Eleven Songs, fruit de sa collaboration avec Samy Osta (La Femme, Feu! Chatterton). Sublime "Sarah", "Sorry Eyes", "As good as you"… Aliocha dévoile un univers apaisant, porté par une voix pure, un timbre accrocheur et des mélodies séduisantes. Sa musique s’inspire des sixties, de Bob Dylan à Elliott Smith et tire parfois vers la pop : on pourrait y entendre un brin de The Kooks. Aliocha a offert une belle et douce parenthèse au Fnac Live. 
Aliocha a dévoilé sa folk sincère et généreuse au Fnac Live Festival 2017
 (Elise Koutnouyan / Culturebox)

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