A Rock en Seine, La Roux fait son grand retour sur la scène française
Pas facile de choisir une chanson pour parler de La Roux. En 2009, elle mitraille les ondes avec trois singles, trois tubes : "Quicksand", "In for the kill", et "Bulletproof" (sans doute la chanson qu’il faut choisir, en partie pour le clip).
Avec le premier album de La Roux en 2009, le public découvre le "falsetto", la voix de tête, curieuse et énergique, d’Elly Jackson. La jeune britannique, qui a alors 21 ans, assume son androgynie. Son nom de scène, trouvé dans un livre de prénoms pour enfants, est évidemment un clin d’œil à ce physique mi-féminin mi-masculin. Dans les commentaires laissés par les internautes sous les vidéos de ses premiers tubes, on lit l'attente et l'impatience : "On en redemande !", "Elle est très talentueuse, mais j’espère qu’elle sortira plus de titres..."
De l'angoisse à la création
La Roux revient cette année après cinq ans d’absence. "Je suppose que je n’ai jamais été une de ces personnes qui font les choses rapidement", avoue-t-elle aujourd’hui au Guardian. L'artiste ne s’est pourtant pas tourné les pouces depuis la sortie de son premier album éponyme. En 2010, elle cumule les crises d’angoisse, jusqu’à en perdre la voix. "Je pensais que ma carrière était terminée", confie-t-elle. Elle annule ses concerts, prend des vacances, voit des médecins pendant deux ans.
Elly Jackson dit ne pas avoir été préparée au succès. "Je ne comprends pas la célébrité, dit-elle au Guardian. Je ne comprends pas ce que je suis censée faire. Tout le monde semble savoir quoi faire avec sa notoriété, moi je ne sais pas." Elle dévoile aujourd’hui un peu de ce mal être dans la chanson "Silent partner", issu de son nouvel album "Trouble in paradise". Elle y parle d’un "bruit sourd rempli de violence", et de son "cœur qui file à toute vitesse" et qu’elle "essaie d’arrêter".
Pendant cette période agitée, elle se sépare de Ben Langmaid, le deuxième poumon du projet La Roux (qui était en fait un duo). Elly Jackson racontait qu’il pouvait leur arriver de pleurer ensemble pendant les enregistrements du premier album. Aujourd’hui, ils ne sont plus en contact. "Quand je suis revenue de ma première tournée, j’ai senti que Ben n’était pas en phase avec l’artiste que j’avais décidé de devenir".
Du groove pour un album "basé sur la performance"
Elle se remet au travail très vite, trop vite. "Quelques heures après le départ de Ben, nous (avec son ingénieur du son, ndlr) étions déjà dans nos chaises en train de travailler. Quand j’y repense, je trouve ça fou. Comme pour toute rupture, il y avait une charge émotionnelle, et j’aurais dû prendre le temps de traverser ça". Elle a voulu ce nouvel album, sorti le 21 juillet, sur le thème du "sentiment de vide à l’endroit où il y a eu la joie". Cinq chansons ont été coécrites avec Ben Langmaid, avant leur rupture. Parmi elles, "Let me down gently" a déjà été remarquée par la critique.
La mèche est assagie, la flamme de cheveux roux est retombée mais la musique a grandi comme Elly. A cause de ses extinctions de voix, ce second album est moins "falsetto", et plus "chaleureux et sexy", selon La Roux. Les synthés s’effacent (un peu) au profit des basses, la musique est plus souple, plus ronde, plus groovy. "Trouble in paradise" emprunte au disco de Diana Ross ou au "Let's dance" de David Bowie, comme sur le premier single entraînant issu de l’album, "Uptight Downtown". Malgré tout, l’influence de Prince ou des groupes comme Simple Minds ou Human League est toujours clairement reconnaissable. La Roux est parvenue à garder une identité, et surtout un punch.
"Je pense qu’il y a plus de groove dans cet album parce qu’il est plus basé sur la performance", dit-elle à Rolling Stone. A voir ses derniers concerts à l'étranger pour la promotion de son nouvel album, on ne doute pas que La Roux fasse danser le public de Rock en Seine pour sa douzième édition...
La Roux sera en concert au festival Rock en Seine dimanche 24 août à 21 heures sur la scène de la Cascade.
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