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Chris Rea en concert à Paris avec "Road Songs For Lovers" son nouvel album

On l'avait un peu perdu de vue. Non pas pour cause d'inactivité, mais il était sorti des radars de la musique à succès pour se consacrer à d'autres projets comme la peinture ou la réalisation de documentaires. Cette fois c'est sûr, Chris Rea est bien de retour, avec "Road Songs For Lovers ", un album dans la veine de ses œuvres des années 80, ainsi qu'un concert à Paris le 9 octobre prochain.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Talgarth)

Chris Rea, c'est un peu le vieux copain qui nous accompagnait avec le walkman Sony dans les oreilles, en allant au lycée à la fin des eighties, au son du cultissime "The road to hell". Un type qui ne se la jouait pas star pour un sou, et qui fredonnait une musique "middle of the road", dans le sillage de ses contemporains Dire Straits. Du rock calibré FM, un peu trop "mainstream" diront certains, mais tellement attachant. Pour l'avoir vu sur scène lors de sa tournée "Auberge" en 1991, à l'occasion du premier concert pour un ado de l'époque, on en garde forcément un souvenir tendrement nostalgique, qui colle si bien à sa musique : cette ambiance typiquement mélancolique, aux tonalités ni vraiment mineures, ni vraiment majeures. Et c'est justement ce son de ballades rock qu'on retrouve sur son nouvel opus "Road Songs For Lovers ".

Des chansons "paysages"

Dès les premières mesures, on retrouve les sensations éprouvées à l'écoute des albums constituant sa trilogie de la seconde moitié des années 80 : "Shamrock diaries", "Dancing with strangers" et "The road to hell". Une musique qui donne instantanément l'envie de prendre le volant et de rouler sans s'arrêter jusqu'au bout du monde. Ce nouveau disque développe encore l'obsession de Chris Rea pour le voyage : "Last train", "Happy on the road" qui ouvre l'album, le morceau-titre... des chansons qui évoquent des paysages, des chemins, des destinées, et qui sonnent comme la bande originale de nos errances, de nos flâneries.

Sur le premier titre "Happy on the road", on est frappé par ces sonorités si familières, comme si on les avait quitées la veille : le riff d'intro, soutenu par l'accordéon, et renforcé par les cuivres, et bien sûr la guitare omniprésente avec ce jeu à mi-chemin entre Mark Knopfler (pour la rythmique typique au fingerpicking) et Ry Cooder (pour le bootleneck miaulant ou stridant selon les cas).
Si les ballades classiques dominent l'album, certains morceaux s'écartent légèrement de la route longiligne : une parenthèse jazzy avec "Rock my soul", ou une partie de slide très roots sur l'obsédant "Money". Mais toujours ces ambiances très visuelles qui donnent constamment l'impression de regarder l'horizon à travers la vitre de la voiture, du train ou de l'avion.

Un comeback inespéré

Ces thèmes des voyages et de la route ont toujours été très présents dans l'oeuvre de Chris Rea, anglais d'origine italienne et irlandaise : de "Curse of the traveller" à "Stony road", en passant par "Auberge" et bien sûr "The road to hell". Durant ces dernières années, sa passion pour les voitures l'a d'ailleurs amené a dévier de la route du rock pour réaliser des documentaires, notamment sur Wolfgang Von Tripps, le légendaire pilote de course. Il en a également composé les bandes originales (tout comme celle du film "La passione" en 1996), et a accompagné leur sortie par des peintures de sa création.

  (Talgarth)

Le meilleur changement dans ma musique a été de me concentrer sur les trucs qui m’intéressent vraiment.

Chris Rea

Après un cancer du pancréas au début des années 2000, et plusieurs albums blues ou jazz-blues ("Stony Road", "Blue Street (Five Guitars)", "Hofner Blue Notes"...), il a réalisé en 2011 deux longs métrages pour son projet "Santo Spirito", et l'année 2016 a vu son immense collection de peintures personnelles exposée à la Royal Academy of Arts de Londres. Cela faisait ainsi pas mal de temps que le chanteur-guitariste n’avait rien sorti de "classique" ou hors blues, et on pouvait se demander si on réentendrait un jour le Chris Rea qu'on avait connu. C'est le cas avec cet album, enregistré avec le propre groupe du musicien aux studios Metropolis de Londres, à la différence des disques récents auto-produits dans son studio personnel.

  (Talgarth)

Je n’ai jamais été une vedette du Rock ou de la Pop, et peut-être que ma maladie m’a donné la chance de faire ce que j’ai toujours voulu avec la musique.

Chris Rea

Outre ce son de guitare reconnaissable entre mille, quel plaisir d'entendre aussi cette voix chaleureuse qui prend parfois des accents de crooner sur les romantiques "Nothing left behind", "Angel of love" et le magnifique "Beautiful" qui clot l'album, avec son saxo, tellement "eigthies", qui nous ramène à l'ambiance des années 80, et à ce qu'il sait faire le mieux. S'il a été un touche-à-tout pendant les deux dernières décennies, Chris Rea revient à ses premières amours, pour notre plus grand plaisir, et il sera en concert à Paris salle Pleyel le 9 octobre 2017, puis en tournée dans toute l'Europe jusqu'à la fin de l'année.

Chris Rea - "Road songs for lovers" - BMG - Sortie le 29 septembre 2017

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