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Elle sera de tous les festivals cet été : 5 choses à savoir sur Aya Nakamura, la nouvelle reine du R&B français

La chanteuse se prépare au baptême du feu des festivals d'été français, après une année de succès international. Elle est samedi 1er juin au festival parisien We Love Green.

Article rédigé par Jules Boudier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Aya Nakamura aux Vicoires de la Musique en février 2019. (THOMAS SAMSON / AFP)

Elle a fait son premier festival au Printemps de Bourges en avril dernier, et après un Olympia complet et une folle année de tubes aux succès mondiaux, la chanteuse s'apprête à enchaîner les scènes estivales de France. We Love Green, Garorock, Francofolies, Vieilles Charrues : il sera difficile pour les festivaliers de passer à côté de cette nouvelle reine du R&B français. Avant de partir se déhancher à ses concerts, voici cinq choses à savoir sur Aya Nakamura.

1Une enfant de la banlieue parisienne

Née au Mali, issue d'une famille de griots (conteurs et chanteurs traditionnels maliens), Aya grandit dans la Cité des 3000 à Aulnay-sous-bois, dans la région parisienne. Elle entretient de bons rapports avec l'école : "C'était grave cool. Les profs étaient proches de nous, compréhensifs, j'adorais apprendre l'histoire de France", confiait-elle au Monde en février dernier.

Ado, la carrure d'athlète d'Aya intéresse la Fédération de natation qui tente de l'enrôler en compétition. "Flemme. Je commençais à aimer le maquillage et c'est relou d'être tout le temps mouillée" avoue-t-elle. Elle se lance alors dans un bac pro de mode, mais abandonne, finalement peu interessée par une carrière dans la couture : "C'est trop long, il faut dessiner, prendre les mesures, coudre, en plus je me piquais les doigts… ", explique-t-elle. A 19 ans, poussée par ses collègues de travail, elle décide de se lancer dans la musique et produit son premier morceau, Karma, qui sera diffusé sur Facebook puis YouTube.

2"Djadja" en a fait une star internationale

Si son premier album, Journal Intime (2017), rencontre un franc succès en France, c'est son morceau Djadja, tube de l'été 2018, qui lui permettra de passer les frontières. Grâce à ce single, elle atteint la première place des ventes aux Pays-Bas, une première pour une chanteuse francophone depuis Edith Piaf. Sur les 300 millions de vues sur YouTube, la moitié provient de pays non-francophones. 

Comble du succès, Djadja s'exporte aux Etats-Unis. La radio publique NPR en fera un tube de l'été, et la chanteuse sera interviewée par le célèbre magazine The Fader. Même la chanteuse Rihanna poste une vidéo sur laquelle elle se déhanche au son du tube de la jeune chanteuse malienne. 

3L'idole des filles, symbole d'une génération

Aya Nakamura trouve vite son public avec la sortie de l'album Journal Intime. Un public laissé orphelin par le départ de Diam's, un public de jeunes filles. Dans ses textes, elle parle des tracas sentimentaux de sa génération à l'heure des réseaux sociaux, de son rapport avec les hommes, le tout à travers un langage urbain et moderne, parfois inventé, difficilement compréhensible pour ceux nés avant 1995.

"Il s’agit très souvent d’expériences personnelles. Le poids des mots est très important. Quand c’est réel, les gens le sentent, ils se reconnaissent dans mes chansons. Je reçois beaucoup de messages de jeunes filles me remerciant. Je me dis que je ne suis pas la seule à traverser certaines expériences, ça me fait plaisir de pouvoir aider ces jeunes filles", raconte-t-elle à la Dépêche du Midi.

4Un pur produit des réseaux sociaux et des plateformes de streaming

Son succès, Aya le doit en grande partie aux réseaux sociaux et aux plateformes de streaming. Elle sort son premier morceau, Karma, sur Facebook, mais se révèle sur YouTube avec J'ai mal, qui atteindra le million de vues puis Brisé, qui, avec ses 13 millions de vues, lui permettra de décrocher un contrat chez Warner. Avec 250.000 abonnés sur Twitter et 1,2 millions sur Instagram, Aya est maintenant une star incontournable de la toile.

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Mais les réseaux sont aussi une source de tracas pour la chanteuse qui se retrouve au coeur de polémiques douteuses. Son conflit avec le styliste Kyo Jino qui l'accusait d'avoir volé son travail pour le clip de Pookie tourné à Fontainebleau a déchiré la toile. Ses histoires de couple avec le rappeur Niska avaient elles aussi créé l'émoi sur les réseaux, alimentant encore plus un personnage construit par ses posts sur Snapchat, Instagram et Twitter. "Il n’y a plus de place pour la vie privée. Aujourd’hui, je dois faire attention à tout." déplore Aya Nakamura, toujours à la Dépêche du midi. 

5Symbole féministe et anti-raciste malgré elle

"Certains se demandent avec qui j’ai couché pour en arriver là", confie-t-elle dans un entretien au Parisien, "La musique, c’est mon métier, c’est toute ma vie, j’écris tous les jours. Je travaille beaucoup depuis cinq ans. Comme d’autres artistes masculins. Mais c’est plus difficile car je suis une femme noire." Face à des producteurs qui lui conseillent de se "blanchir la peau" pour réussir et aux nombreuses attaques sur les réseaux sociaux, la chanteuse tient tête et s'impose comme symbole de la lutte contre le racisme et le sexisme dans le monde de la musique.

Si certains la qualifient de "féministe", de par ses paroles où elle s'oppose à la domination masculine, Aya Nakamura se dit mal à l'aise vis-à-vis du terme. Elle refuse une quelconque responsabilité politique ou devoir d'exemplarité, en témoigent ces mots tirés d'un entretien au journal Le Monde"On me dit souvent : “Ne nous fais pas honte, tu nous représentes”. Mais auprès de qui, en fait ? Devant qui voulez-vous bien paraître ? Il faut assumer d'être une femme noire avec un caractère fort, impulsif, mais en revanche, la sauvage, hystérique, costaude qui peut tout supporter, non… Une femme noire est aussi nuancée que toutes les autres."

Aya Nakamura fait la tournée des festivals cet été 

1er juin : We Love Green Festival, Plaine de la Belle Etoile, Paris
27 juin : Festival Garorock, Plaine de la Filhole, Marmande
29 juin : Festival Montauban en Scènes, Jardin des Plantes, Montauban
4 juillet : Festival Les Ardentes, Parc Astrid, Liège
6 juillet : Festival Calvi on the Rock, Theatre De Verdure, Calvi
12 juillet : Francofolies, Scène Jean-Louis Foulquier, La Rochelle
19 juillet : Festival Les Vieilles Charrues, Site De Kerampuil, Carhaix
21 juillet : Brive Festival, Theatre De Verdure, Brive La Gaillarde
3 août : Festival de Lunel, Arènes San Juan, Lunel
12 août : Theatre De Verdure, Le Lavandou
25 août : Fête des Solidarités, Esplanade De La Citadelle, Namur

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