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Florent Marchet, sortie cosmique avec "Bambi Galaxi"

Dix ans après ses débuts, Florent Marchet sort lundi son cinquième album, au titre cosmique de "Bambi Galaxy", et nous invite dans un voyage nourri par la philosophie des sciences et une réflexion sur "la place de l'homme dans l'univers".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Florent Marchet le 30 avril 2011 à Paris, aux "Trois Baudets"
 (Edmond Sadaka / Sipa)
"Quand j'étais enfant, dans les années 80, l'an 2000 était un point de mire extrêmement important. On fantasmait beaucoup autour de ça, on n'avait pas peur de la modernité, c'était au contraire quelque chose de très présent dans la musique, les films. Aujourd'hui, on a du mal à se projeter dans 50-60 ans, on est très effrayé", observe Florent Marchet, 38 ans, cité par l'AFP.

Depuis ses débuts (et un premier disque en 2004), le musicien né à Bourges le 21 juin 1975 est considéré par la critique comme un des fleurons de la pop française. Mais ses albums ne se résument pas à la musique. "Rio Baril" (2007) auscultait la vieille France ankylosée, "Frère Animal" (2008) la violence du monde du travail, "Courchevel" (2010) la bourgeoisie...

"Quelle est ma place ?"
"Bambi Galaxy" (Pias Le Label) va plus loin, fruit d'un "travail introspectif intense et essentiel", lié à la naissance de ses deux enfants, confie-t-il. "Forcément, on se projette davantage dans l'avenir et on n'est plus la personne la plus importante de sa vie. D'où ces réflexions : quelle est ma place ? Pourquoi ne suis-je pas complètement heureux ? Qu'est-ce qui fait que cette société et son fonctionnement m'agressent plus que tout ?"

"Cet album, c'est un personnage qui cherche sa place dans la société actuelle. Il ne se sent pas à l'aise et va chercher d'autres propositions de vie, avec plus ou moins de succès", poursuit le musicien auprès de l'AFP.
Au fil des chansons, son personnage cherche le bonheur dans les psychotropes ("Que font les anges"), les sectes ("Space Opéra"), le sexe ("Héliopolis"), jusqu'à entamer un voyage sans retour dans l'espace avec femme et enfants (l'angoissante odyssée "Apollo 21"). Finalement, il trouve la sérénité grâce à la science, en "réalisant que le plus beau voyage c'est de participer au mouvement de l'univers" ("Ma particule élémentaire").

"C'est l'idée que la vie déborde à chaque fois, que quand on cesse de vivre, les cordes continuent d'exister et vont faire des choses peut-être bien plus merveilleuses que ce qu'on était", explique Florent Marchet, en référence à la théorie des cordes.

Inspiré par Brian Greene et Stephen Hawking
"L'univers élégant" de Brian Greene, ouvrage de vulgarisation de cette théorie qui réconcilie l'infiniment grand et l'infiniment petit, a été un des livres de chevet du musicien pendant la conception de l'album. Le musicien s'est aussi plongé dans Stephen Hawking, a visionné des documentaires scientifiques, exploré la façon dont la science-fiction a utilisé cette matière.

"Pendant longtemps, j'associais à tort la science à quelque chose de non introspectif, alors que c'est le monde où il y a la plus grande force poétique", estime-t-il. "On n'a pas eu les voitures volantes, les week-ends sur la Lune qu'on nous promettait dans les années 80, mais on vit une des plus grandes révolutions scientifiques de toute l'évolution de l'humanité et on a l'impression que les hommes ne sont pas concernés par ça. Il suffit de dire 'boson de Higgs' pour faire fuir toute une assemblée."

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