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La révélation pop Clara Luciani fait danser les Francofolies sur "La grenade"
Après avoir emballé la micro-sphère parisienne ces derniers mois, Clara Luciani a séduit les Francofolies vendredi. La nouvelle sensation de la pop française a fait danser le public du Grand Théâtre sur son tube "La grenade", qui raconte surtout sa propre histoire.
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Vendredi au Grand Théâtre de La Rochelle, où elle jouait avant le Québecois Pierre Lapointe, Clara Luciani n'a pas fait salle comble mais elle a comblé les curieux et les convertis.
La chanteuse âgée de 25 ans a interprété l'essentiel des titres issus de son premier album "Sainte Victoire" paru au printemps: "Comme toi", "On ne meurt pas d'amour", "Eddy", "Les fleurs", mais aussi deux chansons des autres qu'elle a adaptées en français: "The Bay" du groupe anglais Metronomy, devenue "La baie", et "Bue Jeans" de l'Américaine Lana Del Rey.
La danse disco de "La grenade"
Puis la chanteuse de 1,82 m à la frange brune yé-yé, a fait danser le public avec "La grenade", son single à la basse disco dans lequel elle apostrophe: "Hé toi/Qu'est-ce que tu regardes/T'as jamais vu une femme/Qui se bat ?".
"La question du féminisme s'est emparée de ma chanson. C'est évidemment lié au contexte de l'affaire Weinstein. Cela a mis une lumière dessus qui n'était pas forcément celle que moi je lui donnais. "La grenade" est une chanson personnelle, pas un porte-drapeau", assure-t-elle.
"La question du féminisme s'est emparée de ma chanson. C'est évidemment lié au contexte de l'affaire Weinstein. Cela a mis une lumière dessus qui n'était pas forcément celle que moi je lui donnais. "La grenade" est une chanson personnelle, pas un porte-drapeau", assure-t-elle.
"Drôle d'époque" seule à la guitare
Durant son concert, Clara Luciani a aussi marqué les esprits avec "Drôle d'époque", interprétée toute seule à la guitare, avec pour seul autre instrument sa voix grave et puissante, quelque part entre celle de l'icône Nico, ex-égérie du Velvet Underground, et de sa contemporaine Fishbach.
Si "La grenade" met en scène une femme combative, cette chanson en décrit une autre qui rend les armes, impuissante de ne pouvoir être ce qu'on attend d'elle. "Moi, j'ai pas l'étoffe, pas les épaules/Pour être une femme de mon époque".
"Pour autant, mes chansons ne marquent pas un quelconque engagement. Elles parlent avant tout de ce que j'ai vécu", insiste la chanteuse. C'est d'ailleurs à travers une déception amoureuse que Clara Luciani se raconte surtout dans son premier opus solo. Un pas important franchi après avoir fait ses premiers au sein du groupe La Femme.
"J'ai pavé ma route seule", souligne Clara Luciani
"J'en avais marre d'être juste interprète, je sentais que quelque chose bouillonnait en moi et que j'avais besoin de l'exprimer d'une façon ou d'une autre", dit celle qui a écrit ses premières chansons à la guitare à 11 ans, mais tenté sa chance dans la musique bien plus tard. Après divers petit boulots, "j'ai réalisé à 19 ans que cette vie-là ne me rendrait pas heureuse. Ma satisfaction aujourd'hui c'est de me dire que j'ai pavé ma route toute seule. J'aime l'idée de la débrouille, je trouve ça valorisant".
Elle n'a pourtant pas échappé aux sensations désagréables, comme "celle de ne pas apparaître crédible aux yeux des gens, parce qu'on est une fille, qu'on est tout en cils et en cheveux. Un jour en entrant sur scène avec La Femme, un homme a dit fort "+ah ben celle-là, ils ne l'ont pas prise pour sa voix+".
Une adolescence le nez dans les livres
"Ces péripéties m'ont nourrie et ont donné naissance à des chansons dont je suis fière", affirme Clara Luciani, qui a grandi à Septème-les-Vallons, près de Marseille, où elle confesse avoir vécu une adolescence sous le signe de l'ennui, avec la littérature pour seule échappatoire.
"Je consommais plus de livres que de musique. Très tôt je me suis imaginée une espèce de famille de femmes auteurs idéales. J'imprimais les photos de Patti Smith, PJ Harvey, Colette, George Sand, Virginia Woolf, Marguerite Duras... et je les mettais dans ma chambre." "Ce sont des femmes que je n'ai jamais cessé d'admirer. Je n'ai jamais vraiment quitté ce cocon-là."
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