Labotanique, le duo électro qui fait parler les plantes
Peut-on faire chanter les plantes ? La réponse est oui. Démonstration avec Labotanique, un duo français qui fait fleurir sa pop végétale sur un deuxième album.
Labotanique. Un nom de scène qui raconte à lui seul les passions de Ronan Moinet et Thomas Cochini. Anciens étudiants en agronomie, ils sont à la fois passionnés par le monde végétal mais aussi par la musique et le bidouillage des sons (dans Labotanique, il y a labo comme laboratoire).
Les textes de leurs chansons célèbrent les plantes mais le duo veut aussi leur donner la parole. Un dispositif permet ainsi de traduire les variations électriques d’une plante en notes de musique en connectant la plante aux musiciens via des électrodes et des sondes. "Quand je touche la plante, la carte détecte la boucle entre elle et moi" explique Thomas Cochini. "Ca envoie un signal à un instrument ou à un ordinateur qui va permettre de déclencher un son".
Originaires de la banlieue parisienne, les deux compères de Labotanique se sont connus à Toulouse pendant leurs études. Un projet musical a germé faisant éclore un premier album, 47e parallèle (2019), puis un second, Expressions Végétales qui sortira le 25 juin prochain.
Ronan Moinet (le brun), c’est le littéraire du duo. Auteur-interprète autodidacte, il conçoit des livres jeunesse, des poésies, et enfile aussi parfois la casquette de journaliste. Thomas Conchini (le blond), c’est plutôt les sons. Producteur et claviériste nantais, il navigue entre rap, jazz, musiques électroniques et ce qu’on appelle le fiel recording ou enregistrement de terrain qui permet de capter les sons de la nature in situ. Il est aussi engagé dans un projet solo baptisé Oï Tomkin.
A travers leur duo, Labotanique essaie de concilier le monde des sciences et celui de la création artistique : "On a à cœur que les gens ressortent avec des connaissances scientifiques, végétales, botaniques" souligne Ronan.
Les textes de leurs chansons évoquent ainsi clairement le rapport à la nature. Dans leur nouvel opus Expressions végétales, 11 chansons célèbrent 11 plantes dont les vertus et les caractéristiques sont autant de portes d’entrée pour évoquer l’amour, les chagrins, le désir, l'hyper connexion…
Ainsi le Cereus Forbei, le cactus dressé, permet-il d’évoquer avec ses piquants nos préjugés sur la sexualité ; la Digitalis Purpurea (la digitale) sert de métaphore pour parler du besoin de déconnexion avec les écrans. Ou encore le Polypodium Vulgare, une fougère qui pousse un peu partout en ville, sur les vieux murs, dans le béton. "A travers cette chanson, on aborde notre enfance en banlieue et ce lien un peu distant avec la nature, au milieu du béton" explique Thomas.
C’est notre syndrome du banlieusard qu’on raconte à travers le polypode vulgaire.
Thomas ConchiniLabotanique
Pour découvrir l'univers végétal de Labotanique, surveillez la programmation estivale. Le duo fera découvrir son nouvel album en faisant la tournée des jardins botaniques durant tout l’été. Des concerts qui s'apparenteront aussi à une conférence de "musicoplantologie, à cheval entre la conférence botanique et le concert de musiques actuelles".
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