"Le film", un nouvel album qui signe le retour aux sources de Philippe Katerine
"'Le film', ce n'est pas forcément du cinéma, dans ce disque je ne joue quasiment pas", assure le chanteur de 47 ans, dont l'album s'ouvre par un générique chanté ("C'est le plus beau film du monde/Celui que je vois devant moi") et se conclut par un "Moment parfait", une "happy end" composée d'extraits des différents morceaux du disque.
"Ma façon de réagir quand je suis un peu friable, c'est de faire des chansons"
Ce deuil "a été violent pour moi", reconnaît-il. "Il m'indiquait le chemin sans le vouloir, il avait une façon de voir la vie plutôt lumineuse", explique le chanteur, qui confesse avoir eu dans un premier temps des "désirs de meurtre" dont la victime a été un hérisson qu'il a écrasé au volant de sa voiture.C'est son chemin vers un certain apaisement que raconte Philippe Katerine dans un album peuplé de réflexions et de questions existentielles : sur le sort des objets et des maisons quand leurs propriétaires sont morts ("Les objets vivent plus longtemps"),
Il aborde aussi les les relations humaines ("Au cours d'une journée, on n'est pas pareil/Alors imagine 8 milliards d'être humains"), le bonheur ou encore les "enfants de moins de 3 ans" qui "comprennent des choses qu'on ne comprend plus". "Ma façon de réagir quand je suis un peu friable, c'est de faire des chansons", confie-t-il.
François Hollande et "Julie chérie" figurent aussi au casting de ce "Film" avec un pique-nique improbable dans les jardins de l'Elysée pendant que la colère gronde dans Paris contre le "trop d'impôt".
Une formule piano-voix dépouillée
A part des aboiements de chiens, le bruit de la pluie, des détonations, des klaxons et des choeurs enfantins en guise de ponctuations, ce disque repose sur une formule piano-voix dépouillée. Une première pour Philippe Katerine. De quoi désarçonner un peu ceux qui ne jurent que par "Louxor j'adore" et les fantaisies électro de ses derniers disques mais rappellera de bons souvenirs aux fans des débuts, où il explorait une veine musicale délicate inspirée de la bossa."J'ai fait des disques où c'était un peu de la représentation, comme une installation en art contemporain. Là, c'est davantage comme une lettre à un ami, un journal intime", souligne le chanteur, épaulé sur ce projet par le musicien Julien Baer, qui "me ramenait toujours à quelque chose d'authentique".
Une tournée dans des petites salles de 300 ou 400 personnes
"Je ne suis pas aventurier dans la vie, mais pour la musique ça oui!", assure Katerine, qu'on connaissait acteur, danseur et se fait illustrateur pour la pochette et le livret de ce 10e album studio. "Je ne réfléchis pas en termes de clientèle. Mon père était commerçant, il vendait des produits pour l'élevage, il réfléchissait comme ça, mais quand on est chanteur... Je fais confiance aux gens", ajoute celui qui dit autant écouter le rappeur Kanye West que le songwriter Sufjan Stevens ou le compositeur Georges Bizet.Sur scène, Katerine va s'en tenir à cette approche dépouillée dans une formule en duo avec une pianiste venant du classique et des concerts organisés dans "des petites salles, de 300 ou 400 personnes". Toujours dans le même esprit d'aller "vers l'inconnu", explique l'artiste qu'on pourra notamment voir au Printemps de Bourges le 13 avril.
"Le film", Philippe Katerine (sortie vendredi 8 avril 2016)
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