Le "retour aux sources" de Calogero avec son nouvel album
Un "retour aux sources". C'est ainsi que Calogero voit son nouvel album solo, qui paraît lundi, avec des refrains pop-rock taillés pour les foules.
Ce nouvel album, c'est d'abord une pochette résolument rock où il pose avec sa basse, l'instrument de toujours de l'ex-teenager aux cheveux longs et ondulés des Charts, son groupe de jeunesse. C'est aussi cette profession de foi, "Fidèle", chantée en ouverture des douze titres des "Feux d'artifice" (Polydor), le sixième album studio de Calogero, le premier depuis "L'embellie" en 2009.
Un orchestre, des copains et Florent Pagny
Depuis "L'embellie" et ses 450 000 exemplaires écoulés, le chanteur s'est d'abord livré à l'exercice de la tournée avec orchestre symphonique pour "essayer d'aller chercher l'émotion différemment". Il s'est ensuite offert une parenthèse récréative - à la basse, évidemment - au sein du groupe Circus monté avec des "copains" chanteurs et musiciens (Philippe Uminski, Stanislas, Karen Brunon et Elsa Fourlon) avec à la clé un album et une tournée.
"On a conçu ça comme un spectacle de rue, un peu à l'italienne, à la Fellini", dit en souriant le chanteur d'origine sicilienne. "Une partie de mon public a bien aimé, une autre un peu moins", reconnaît-il, ravi de s'être "bien aéré la tête". Ces digressions se sont poursuivies avec un album entièrement réalisé et composé pour Florent Pagny ("Vieillir avec toi") afin, là encore, de "déplacer la caméra" avant de reprendre le fil en solo. "Les Feux d'artifice", en mêlant la délicatesse d'une intro au piano et de nappes synthétiques aériennes à l'explosivité des refrains amples soutenus par des rythmiques solidement binaires, n'a peut-être jamais autant ressemblé à son auteur, adepte des "chansons fluides, simples". "Une chanson compliquée, ça n'a rien de difficile pour moi ! Ce que je trouve glorieux, c'est une chanson courte et simple, comme les chansons de Souchon, 'La Javanaise' de Gainsbourg ou 'Si la photo est bonne' de Barbara." Chez Calogero, les ambiances peuvent se faire légères, pour décrire avec humour la vie des gauchers (caractéristique que le chanteur partage avec un autre bassiste, Paul McCartney) dans "Conduire en Angleterre", l'un des quatre textes signés par "un jeune inconnu, qui à mon avis, ne restera pas inconnu longtemps...", Paul Ecole.
"Un jour au mauvais endroit", une "chanson inquiète"
Les ambiances se font plus intimistes pour accompagner au piano les mots amoureux d'Alex Beaupin ("Avant toi"), malicieusement "club" pour faire danser les mots de Dominique A ("Elle me manque déjà") ou mélancolique sur ce "Monde moderne" des familles recomposées décrit par Marie Bastide, compagne du chanteur et auteur de quatre textes.
Mais l'inquiétude rode aussi pour revenir sur le sordide faits divers survenu en 2012 dans sa ville natale, Echirolles, en Isère : le lynchage de deux jeunes par une bande d'une cité voisine. "Qui a mis ça, la guerre dans nos quartiers/L'abandon, l'ennui, la télé", clame le chanteur dans ce "single" diffusé depuis quelques semaines, "Un jour au mauvais endroit". "Ça m'a bouleversé. D'abord parce que ça s'est passé là où j'ai vécu, mais en plus parce que ce n'est pas une histoire de drogue, ni d'argent, ni de grand banditisme. On parle d'un mauvais regard", raconte-t-il. "C'est la chanson inquiète d'un père de famille, d'un grand frère", résume le chanteur qui a présenté la chanson avant sa sortie aux familles des deux victimes.
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