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Moodoïd nous balade dans "Le Monde Möö"

Un an après "La Montagne", la chanson qui l'a mis sur orbite, le jeune groupe français Moodoïd sort enfin son premier album. Il s'agit d'un voyage extraordinaire dans "Le Monde Möö", un royaume onirique qui rappelle la Lune de Méliès. Semé de surprises et de merveilles, il emprunte mille chemins de traverse. Son leader Pablo Padovani nous guide dans les méandres de ce monde imaginaire. Interview.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
 

"Le Monde Möö" ressemble à une quête. Une quête passionnante, libérée de tout carcan, qui pose un regard neuf sur la pop française. Pablo Padovani, tête pensante de Moodoïd, guitariste de Melody's Echo Chamber et fils du jazzman Jean-Marc Padovani, est manifestement un chercheur.

Il s'aventure ici avec audace dans une terra incognita, un au-delà sans frontières, et atteint courageusement des cîmes d'où la vision panoramique embrasse tous les styles.

Libre et sans contrainte, il ose mêler dans un même souffle rock psychédélique, digressions électroniques, instruments de world music (envoûtant duduk arménien joué par Didier Malherbe de Gong sur "La Lune" ci-dessous) et même clins d'oeil au jazz et à la variété. Le tout en français dans le texte.

Débordant d'idées, de poésie, de trompe l'oeil et de détails bizarroïdes (ça rime avec Moodoïd), ce disque exigeant et rêveur mérite plus qu'une écoute distraite.

Dans cette brève interview réalisée avant le mixage final du "Monde Möö", Pablo Padovani éclaire certains recoins de cette pépite surréaliste dont on n'a pas fini de faire le tour. 

Que signifie "Le Monde Möö" ?
Pablo Padovani : Möö c'est comme les choses molles mais ça s'écrit comme le début de Moodoid. Et donc ça se passe dans un monde imaginaire, entièrement mou.

Dans quel état d'esprit l'avez-vous fait ?
C'est allé très vite, nous avons dû être réactifs après les réactions positives face au EP (sorti en septembre 2013). Du coup je me suis retrouvé en novembre dans ma maison d'enfance, dans le Lot, dans le village d'Assier, et pendant une semaine et demie j'ai réécouté tous mes vieux enregistrements, j'ai terminé d'assembler certaines chansons, j'en ai composé d'autres et j'ai établi mon disque. 

L'album est-il dans continuité du Ep au niveau de l'esprit et du son ?
Certaines chansons sont dans la continuité mais il y a aussi des chansons qui ouvrent de nouveaux horizons. Le EP j'ai tendance à le présenter comme une sorte de fusée, de présentation de Moodoid, et maintenant on va poser ce véhicule dans le monde Möö et faire une promenade ensemble. L'album n'est constitué que de chansons inédites.

Quel en est le titre emblématique, ou le morceau dont tu es le plus fier ?
On a sorti un single le 16 juin avec deux chansons dont une qui s'appelle "Les chemins de traverse" qui s'est révélée un peu à l'enregistrement et que j'aime beaucoup. Il y a aussi "Bleu est le feu" dont je suis fier. Et enfin une autre, un peu plus funky qui s'appelle "Heavy Metal Be Bop Deux". (rires)

Qui le produit ? C'est toujours Adrien Pallot (Fauve, La Femme) ?
Non. Adrien est toujours là en studio en tant qu'assistant mais "Le Monde Möö" a été produit par Nicolas Vernhes, un Français fixé à Brooklyn depuis 20 ans et qui a travaillé notamment sur les disques de Dirty Projectors, Deer Hunter, Animal Collective, des artistes américains de Brooklyn que j'aime beaucoup et c'est pourquoi j'ai été le trouver.

Quel était le plus gros challenge pour cet album ?
Le plus gros challenge ça a été le travail du son. J'avais le désir de faire apparaître à la fois des instruments traditionnels et des instruments acoustiques, des sonorités que j'aime bien comme le oud, ou le saz (sorte de luth originaire de Turquie), mais faire aussi apparaitre des saxophones, des violons, des cordes, et mélanger ça avec des textures plus digitales et des sons de synthés qui soient faux. Voilà, mélanger le faux et le vrai, c'était le challenge de ce disque.

On y entend donc de nouveaux instruments ?
Oui même si le saz était déjà là sur "De Folie Pure" et donc là dans le travail des textures c'est encore plus mélangé et ça a une sonorité un peu plus actuelle.
As-tu invité des musiciens ?
Plein ! J'ai créé des partitions pour chaque instrument et j'ai fait venir tous les musiciens avec lesquels j'ai travaillé depuis deux ans et tous les musiciens que j'aime. Ils sont venus chacun leur tour faires des sessions et du coup le studio est devenu un lieu de passage. Sur le disque, on retrouve des musiciens de Melody's Echo Chamber, de Aqua Serge, il y a aussi Vincent Segall de Bumcello, Didier Malherbe de Gong, et puis mon père, le saxophoniste de jazz Jean-Marc Padovani. Il y a aussi la chanteuse israélienne Riff Cohen, que j'aime beaucoup. J'ai fait venir plein de gens.

Comment vas-tu faire pour transposer cette folie sur scène ?
Nous allons intégrer un musicien en plus, nous serons cinq. Je pense que le live aussi va être autre chose.  Ca ne va pas être le disque joué en concert,  ca sera un spectacle.

Moodoïd est en tournée : le 20 septembre à Ruoms, le 26 à Saintes, le 2 octobre à Saint-Germain-en-Laye, le 3 à Ris Orangis, le 4 à Bordeaux, le 8 à Nantes, le 10 à Montpellier, le 11 à Charleville-Mézières, le 16 à Nancy, le 18 à Bruxelles, le 23 à Clermont-Ferrand, le 3 novembre à Tourcoing, le 7 novembre à Poitiers, le 8 à Tours, le 12 novembre à Paris (Casino de Paris, Festival des Inrocks), le 21 à Belfort et le 6 décembre à Cognac....

L'album "Le Monde Möö" (Disques Entreprise) est à l'écoute intégrale ci-dessous :

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