"Playback", la première anthologie solo de Brian Wilson, avec 2 inédits
La carrière de Brian Wilson a connu des sommets et des abymes. Le sommet, c'est l'album "Pet Sounds" sorti en 1967, merveille d'orchestrations novatrices, de mélodies sublimes, et d'harmonies vocales divines. Paul McCartney considère qu'il contient "la plus belle chanson jamais écrite" avec "God only knows", et il n'a jamais caché que le travail du Beach Boy l'a fortement inspiré pour accoucher de son chef d'oeuvre à lui : "Sgt. Pepper's lonely hearts club band". Le disque des Beatles a d'ailleurs en partie eclipsé celui de ses rivaux américains, même si ce dernier a connu un fort succès en Angletterre, contrairement aux Etats-Unis où il a été boudé par le public, qui préférait la surf-music des débuts.
Les abymes, c'est la période qui commence après "Pet sounds", couvre toutes les années 70, et une bonne partie des années 80 : le chanteur sombre dans une grave dépression et effectuera même plusieurs séjours en hôpital psychatrique. Les causes sont multiples : un père violent, une dépendance à la drogue, l'inspiration qui s'amenuise, l'explusion du groupe...
La renaissance
Et puis en 1988, il sort son premier album solo, intitulé sobrement "Brian Wilson", qui ne connaitra pas un grand succés, souffrant en partie de l'ombre du hit des Beach Boys "Kokomo" tiré du film "Cocktail". Il s'ouvre néanmoins sur un morceau magnifique, "Love and Mercy", devenu depuis un classique incontournable qui referme souvent ses concerts. C'est également le titre du biopic sorti en 2015, et c'est cette chanson qui ouvre l'anthologie "Playback", disponible dans les bacs ce vendredi.
Pour la première fois une compilation retrace les années solo de ce compositeur génial. On connait surtout les albums de Beach Boys, mais on oublie souvent que Brian Wilson a enregistré pas moins de neuf albums solo, notamment deux en 2004 : "Gettin over my head" et "Brian Wilson presents Smile". Ces deux sorties simultanées avaient provoqué un sursaut créatif et allaient bientôt engendrer quatre albums supplémentaires. Tous sont représentés dans cette anthologie. On y retrouvre également "Soul searching", une chanson composée par Wilson à partir d'une piste vocale inédite de son frère Carl, décédé en 1998. Deux performance live tirées de "Live at the Roxy Theatre" (2000) complètent la collection : "The first time" et "This isn't love", collaboration avec Tony Asher, le parolier de "Pet sounds".
Une première compilation avec deux inédits
Pour ce premier condensé de sa discographie solo, Brian Wilson a concocté deux morceaux inédits : "Some sweet day" a été écrit au début des années 1990 avec Andy Paley dans le cadre d'un projet inachevé. On y reconnait immédiatement la patte du compositeur, et son affection pour les ballades "old school". L'autre morceau, "Run James Run" a été spécialement composé et enregistré pour cette compilation : un rythme entrainant avec choeurs et solo de surfin' guitar, dans l'esprit typique des premiers tubes des garçons de la plage. Une façon de boucler la boucle pour ce septuagnéaire, qui continue sa tournée pour les 50 ans de "Pet sounds". Il est en ce moment aux Etats-Unis après plusieurs mois en Europe cet été, et l'euphorie suscitée lors des concerts prouve que sa musique reste intemporelle.
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