Italie : qui est Liberato, ce mystérieux chanteur napolitain adulé, prêt à traverser les frontières ?
Quand on lui demande quelques indices, c'est toujours la même réponse, la même moue gênée, l'air de dire à son interlocuteur qu'il en sait un peu, mais ne compte pas en dire trop. Il y a un peu plus de six ans, Francesco Lettieri, réalisateur, recevait une chanson, Nove Maggio, (neuf mai en français), et une demande de collaboration d'un mystérieux Liberato.
Il raconte la suite : "Le budget du premier clip était inférieur à 1000 euros, il n’y avait pas de promo, rien. Mais en quelques mois, moi qui étais le réalisateur, je me suis retrouvé assailli par les grandes maisons de disques, les demandes de partenariat. Je me suis improvisé manager d’un projet gigantesque".
Depuis, les deux hommes ne se sont plus quittés, Liberato a sorti deux albums, triomphé en Italie, signé la bande originale de la série Netflix Ultras, signant notamment un titre avec 3-D, de Massive Attack.
Mais dès le début du projet, Liberato a voulu décider de tout : pas d'interview, une structure légère et indépendante respectant son anonymat. Très tôt quand même, une agence de promotion française l'a contacté. Son représentant veut rester anonyme, échaudé par les avances de fans curieux, mais le reconnaît aisément : "Son meilleur promoteur, c'est le public".
C'est la beauté de la musique parfois, et de projets comme ça : on ne fait rien et seule la musique parle.
Le représentant de l'agence de promotion française de Liberato, à franceinfo
Selon lui, si Liberato cartonne, c'est aussi pour ce qu'il renvoie de Naples : "Il arrive à retranscrire les couleurs et le sentiment de la ville de façon sensible. Tout à coup, tu te retrouves dans un concert à Milan avec des gens qui chantent le napolitain". Adoubé très tôt par Roberto Saviano, Liberato combat aussi les clichés liés à sa ville.
Dans ses clips, Francesco Lettieri a construit une esthétique particulière : "À l’époque, Naples était connue à travers Gomorra et sa criminalité, la face sombre de la ville. Alors, nous avons voulu raconter une histoire plus classique, empreinte d’amour".
Notre idée, assez nouvelle, c’était de retranscrire une esthétique napolitaine plus diverse.
Francesco Lettieri, à franceinfo
Et Liberato ne pouvait pas être absent de ce qui fait rugir Naples en ce moment. Dimanche 7 mai, il a chanté au stade Diego-Maradona, à l'unisson avec les fans du Napoli qui attendaient un titre depuis 33 ans.
Liberato, en concert les 14 et 15 juin au Cabaret Sauvage à Paris, dans le cadre du festival Fiore Verde.
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