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Stromae rayonne face au succès, mais garde la tête froide
Environ 80.000 disques vendus en sept jours et une critique unanime : "Racine carrée", le deuxième album de Stromae, s'impose déjà comme un des succès de la rentrée. Mais, alors que l'excitation est palpable dans son entourage, lui rayonne mais garde la tête froide.
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En ce début de semaine, la nouvelle de ce très bon démarrage vient juste de tomber quand Stromae - prononcer Stromaï, pour "maestro" en verlan - arrive dans un café parisien Sa réaction est un concentré de la personnalité de ce jeune belge de 28 ans, Paul Van Haver de son vrai nom. "C'est cool, mais ce ne serait pas la première fois qu'un album serait super bien accueilli la première semaine et qu'il ne se passerait plus rien après", dit-il.
"On ne sait pas comment ça va vieillir. Si c'est pour que dans deux mois le gens se disent ‘en fait il est relou cet album’ et le balancent à la poubelle..." Les signaux positifs se sont pourtant multipliés au cours des mois. "Papaoutai" et "Formidable", les deux premiers extraits, ont fait partie des tubes de l'été et les vidéos des deux titres ont totalisé respectivement 30 et 17 millions de vues sur internet. Et son apparition surprise sur la scène de Rock en Seine lors du show de Major Lazer a enthousiasmé la foule. Déjà en 2010, son premier album "Cheese" porté par le tube "Alors on danse", avait été un succès critique et public, couronné par une Victoire de la musique et une tournée de plus de 100 dates. Le longiligne métis aux yeux verts y dévoilait un talent atypique, abordant des thèmes durs sur des airs électro, avec un humour acide mais toujours juste.
Textes drôles et glaçants
"Racine carrée" approfondit cette veine avec des textes aussi drôles que glaçants sur le cancer, le sida ou l'abandon. "C'est déjà assez joyeux, divertissant de danser et c'est ma manière de rééquilibrer, de parler de choses moins souriantes. La vie est belle aussi pour ça : s'il y a des moments joyeux, c'est parce qu'il y a des moments tristes avant", explique-t-il.
"La part d'autobiographie dans mes textes, c'est de 10 à 30%, le reste c'est de la fiction. Je n'aurais pas le recul pour sortir un album si c'était à 100% ce que je vivais et puis, ma vie, on en a vite fait le tour", assure-t-il.
Dans cette part de vie réelle, on compte les sonorités africaines (rumba congolaise, salsal, coladeira...) qui parsèment album, réappropriation de la musique qu'écoutaient les "vieux" pendant son enfance en banlieue bruxelloise entre héritage belge et rwandais.
"Manichéen"
On trouve aussi la question des relations homme/femme et celle de la paternité, qui taraudent le presque trentenaire. "J'arrive tout doucement à un âge où je devrais peut-être avoir un enfant. Ce n'est pas pour tout de suite, c'est certain, mais je me pose des questions. Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne ne sait comment on fait des papas et encore moins des mamans", estime-t-il en paraphrasant "Papaoutai". "C'est dur pour le manichéen que je suis. A la base, le contrat c'était pas ça, le contrat c'était les méchants et les gentils et quand tu grandis, tu te fais arnaquer", ajoute-t-il. Comme dans ses textes où il multiplie les points de vue, Stromae est en fait dans un questionnement constant, au point de s'excuser : "désolé, je fais des phrases sans point".
"Pour écrire ‘Racine carrée’, il m'a fallu être dans un état de fatigue tel que je n'avais enfin plus d'énergie pour me bloquer et être déjà déçu de quelque chose que je n'avais même pas encore fait. Quand ça devient spontané, c'est là que mes démons sont combattus", révéle-t-il.
"On ne sait pas comment ça va vieillir. Si c'est pour que dans deux mois le gens se disent ‘en fait il est relou cet album’ et le balancent à la poubelle..." Les signaux positifs se sont pourtant multipliés au cours des mois. "Papaoutai" et "Formidable", les deux premiers extraits, ont fait partie des tubes de l'été et les vidéos des deux titres ont totalisé respectivement 30 et 17 millions de vues sur internet. Et son apparition surprise sur la scène de Rock en Seine lors du show de Major Lazer a enthousiasmé la foule. Déjà en 2010, son premier album "Cheese" porté par le tube "Alors on danse", avait été un succès critique et public, couronné par une Victoire de la musique et une tournée de plus de 100 dates. Le longiligne métis aux yeux verts y dévoilait un talent atypique, abordant des thèmes durs sur des airs électro, avec un humour acide mais toujours juste.
Textes drôles et glaçants
"Racine carrée" approfondit cette veine avec des textes aussi drôles que glaçants sur le cancer, le sida ou l'abandon. "C'est déjà assez joyeux, divertissant de danser et c'est ma manière de rééquilibrer, de parler de choses moins souriantes. La vie est belle aussi pour ça : s'il y a des moments joyeux, c'est parce qu'il y a des moments tristes avant", explique-t-il.
"La part d'autobiographie dans mes textes, c'est de 10 à 30%, le reste c'est de la fiction. Je n'aurais pas le recul pour sortir un album si c'était à 100% ce que je vivais et puis, ma vie, on en a vite fait le tour", assure-t-il.
Dans cette part de vie réelle, on compte les sonorités africaines (rumba congolaise, salsal, coladeira...) qui parsèment album, réappropriation de la musique qu'écoutaient les "vieux" pendant son enfance en banlieue bruxelloise entre héritage belge et rwandais.
"Manichéen"
On trouve aussi la question des relations homme/femme et celle de la paternité, qui taraudent le presque trentenaire. "J'arrive tout doucement à un âge où je devrais peut-être avoir un enfant. Ce n'est pas pour tout de suite, c'est certain, mais je me pose des questions. Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne ne sait comment on fait des papas et encore moins des mamans", estime-t-il en paraphrasant "Papaoutai". "C'est dur pour le manichéen que je suis. A la base, le contrat c'était pas ça, le contrat c'était les méchants et les gentils et quand tu grandis, tu te fais arnaquer", ajoute-t-il. Comme dans ses textes où il multiplie les points de vue, Stromae est en fait dans un questionnement constant, au point de s'excuser : "désolé, je fais des phrases sans point".
"Pour écrire ‘Racine carrée’, il m'a fallu être dans un état de fatigue tel que je n'avais enfin plus d'énergie pour me bloquer et être déjà déçu de quelque chose que je n'avais même pas encore fait. Quand ça devient spontané, c'est là que mes démons sont combattus", révéle-t-il.
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